Cette Znieff de type II correspond globalement au périmètre de la forêt de Moulins-Bonsmoulins ; mais elle englobe aussi, en limite Ouest, un petit ensemble de mares faisant d'une part l'objet d'une Znieff de type I, et d'autre part appartenant à la SIC désignée en 2014 en ZSC "Bocages et vergers du sud Pays d'Auge".
Au point de vue pédologique, la forêt de Moulins-Bonsmoulins, bien que située en limite occidentale des plateaux d'argiles et limons à silex du pays d'Ouche, repose encore sur ce type de matériaux. Sa limite Sud est proche de l'affleurement de craie cénomanienne. Comme assez fréquemment dans cette région, des placages de limons éoliens peuvent être observés sur des surfaces assez restreintes. Dans la partie orientale de la forêt apparaissent aussi des poches de sables fins libres ou agglomérés en grès, datés du tertiaire et d'origine stampienne.
Le relief du massif est légèrement descendant de chaque côté d'une dorsale orientée Est-Ouest, située à trois cents mètres d'altitude environ, qui correspond à la grande ligne forestière dite "de Sainte-Gauburge".
La forêt est scindée en deux gros blocs, séparés par un simple couloir bocager orienté Nord-Sud constitué d'une route départementale flanquée de prairies fraîches, pour une largeur d'ensemble n'excédant pas cinq cents mètres. Le sol est peu perméable, plus ou moins délavé. Malgré un réseau de fossés qui contribue à son équilibre hydrique, il reste souvent humide et froid.
L'ensemble forestier est une chênaie-hêtraie, conduite en une futaie de chênes, essence qui domine à plus de soixante quinze pour-cents. La régénération, naturelle, est largement conquise par une forte poussée de genêts et d'herbacées diverses plus dispersées. Dans les parties plus nues, la mousse Polytrichum formosum forme un tapis presque continu. Seule la frange orientale plus pentue et plus sableuse offre des conditions plus sèches.
Quelques zones de résineux, datant d’avant la seconde guerre mondiale, sont présentes, surtout en partie Ouest de la forêt.
FLORE
On recense dans cette zone des espèces rares ou peu communes dans l'Orne, telles l'Androsème officinale (Hypericum androsaemum), la Fougère des montagnes (Oreopteris limbosperma), la Grenouillette (Ranunculus aquatilis), la Campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia),...
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Situées à l'Ouest du massif forestier, les "mares de la Briqueterie" (classée en Znieff de type I) et les prairies humides adjacentes renferment l'Ache aquatique (Apium inundatum) et le Vulpin roux (Alopecurus aequalis).
FAUNE
La recherche des lépidoptères a permis de découvrir quelques raretés telles le grand Mars changeant (Apatura iris), le Damier de la Succise (Euphydrias aurinia) protégé au niveau national, la Mélitée du Mélampyre (Melitaea athalia)...
Sur le plan ornithologique, il convient de mentionner la nidification d'espèces rares telles le Grimpereau des bois (Certhia familiaris), la Locustelle tachetée (Locustella naevia), le Pic noir (Dryocopus martius), et la très probable nidification de la Bécasse des bois (Scolopax rusticola), la croule étant importante dans ce massif forestier.
L'hivernage du Hibou Moyen-duc (Asio otus) et du Pinson du nord (Fringilla montifringilla) y est régulièrement noté.
Massif boisé renfermant des espèces animales et végétales d'intérêt patrimonial.