ZNIEFF 260005623
VALLON DE CANADA

(n° regional: 01001015)

General comments

Au cœur du plateau d'Antully, le site est majoritairement composé de boisements avec des prairies bocagères de fond de vallée. Le réseau hydrographique est complexe avec des sources, des ruisselets et des ruisseaux.

Une composition géologique originale associée à une hydrogéologie particulière est à l’origine de sa richesse biologique :

- traces de calcaires et d’argiles de plateau (Lias) en partie haute sur les rebords de plateaux,

- grès sur les rebords de plateaux et hauts de versants,

- granites en fond de vallon.

L’eau du plateau, chargée en carbonates de calcium issus du plateau, ressort en plusieurs endroits du versant et occasionne des marais tufeux sur sols granitiques, formation tout à fait originale dans ce contexte. Il en résulte des habitats et des espèces végétales des milieux calcaires en contexte granitique.

Ce site est d’intérêt régional pour son fonctionnement écologique, ses milieux et sa flore qui présentent à la fois des espèces montagnardes et des espèces thermophiles en limite de leur aire de répartition.

Certains versants sont occupés par de la chênaie pédonculée acidicline et de la hêtraie-chênaie acidiphile, habitat d’intérêt européen. Les hauts de versants sur grès acides sont parfois occupés par la chênaie acidiphile sur sol superficiel. Au nord de la ZNIEFF, des affleurements rocheux siliceux, des landes sèches et des pelouses sèches sont présents. Ces habitats sont d’intérêt européen.

Des plantes déterminantes pour l’inventaire ZNIEFF ont été observées avec :

- Spergule de Morison (Spergula morisonii), plante annuelle naine protégée réglementairement,

- Violette des chiens (Viola canina).

Les secteurs influencés par les calcaires (colluvions) ou à proximité d’eaux chargées en calcaires, présentent les habitats suivants :

- chênaie-charmaie sur sols riches en calcaires à Lys martagon (Lilium martagon),

- pelouse sur sols enrichis en bases (alliance végétale du Mesobromion erecti), d’intérêt européen,

- ourlet herbacé sur sols riches en bases, d’intérêt régional,

- chênaie pédonculée-frênaie à Aconit tue-loup (Aconitum lycoctonum), d’intérêt européen,

- tiliaie-érablaie sur blocs à Dentaire (Cardamine heptaphylla), d’intérêt européen,

- marais tufeux à Linaigrette à feuilles larges (Eriophorum latifolium) relevant de l’alliance végétale du Caricion davallianae et prairie à Molinie associée, deux habitats d’intérêt européen,

- mégaphorbiaie à Benoîte des ruisseaux (Geum rivale), d’intérêt européen,

- aulnaie marécageuse sur sols assez riches à Valériane dioique (Valeriana dioica), d’intérêt régional,

- aulnaie-frênaie rivulaire, d’intérêt européen.

Ces habitats présentent une flore déterminante pour l’inventaire ZNIEFF avec :

- Tabouret sylvestre (Noccaea caerulescens), plante connue de seulement deux secteurs en Bourgogne (plateau d’Antully et Pierre-Perthuis) et protégée réglementairement,

- Knautie d'Auvergne (Knautia arvernensis), plante connue actuellement de ce seul site en Bourgogne,

- Benoîte des ruisseaux (Geum rivale), plante montagnarde exceptionnelle en Bourgogne,

- Aconit tue-loup (Aconitum lycoctonum subsp. vulparia), plante montagnarde rarissime en Bourgogne,

- Osmonde royale (Osmunda regalis), fougère très rare en Bourgogne, protégée réglementairement,

- Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), plante carnivore protégée réglementairement et rare en Bourgogne, inscrite au livre rouge de la flore menacée de France,

- Prêle d’hiver (Equisetum hyemale), fougère protégée réglementairement, rare en Bourgogne,

- Linaigrette à feuilles larges (Eriophorum latifolium), espèce rarissime en Bourgogne, essentiellement connue sur ce plateau et dans la montagne châtillonnaise,

- Lys martagon (Lilium martagon), espèce exceptionnelle en Bourgogne,

- Dentaire (Cardamine heptaphylla), très rare en Bourgogne,

- Mélique penchée (Melica nutans), également très rare dans la région.

Ce patrimoine dépend :

- d’un élevage extensif, gage du maintien des haies et des milieux prairiaux,

- d’une gestion forestière à base de peuplements feuillus et de traitements adaptés aux conditions stationnelles (sol, climat, topographie, hydrographie), conservant les milieux annexes (clairières humides et abords de cours d’eau).

Certains secteurs à forte valeur patrimoniale (pelouses, marais) en déprise agricole sont susceptibles de se boiser. Une restauration (débroussaillage) et un entretien (pâturage, fauche) permettraient de contrecarrer cette évolution.

Comments on the delimitation

Le périmètre est délimité par le vallon de Canada et ses versants boisés, du barrage du Pont du Roi au sud jusqu'au viaduc de la ligne TGV et les falaises siliceuses de la forêt domaniale des Battées au nord. La zone s'étend également vers l'ouest, en incluant deux vallons affluents et leurs versants.