ZNIEFF 310007265
Forêt domaniale d'Hesdin et ses lisières

(n° regional: 01040008)

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La Forêt domaniale d’Hesdin est située dans le Ternois, au nord d’Hesdin et entre les communes d’Aubin-St-Vaast et de Grigny. Un écrin de cultures intensives entoure le massif coté nord et est et plusieurs bourgs le jouxtent (Huby-Saint-Leu, Grigny, Wamin, etc.). La ZNIEFF s’étend au sud jusqu’aux berges de la Ternoise et de la Canche, dont les rives sont occupées par des prairies, des cultures et des peupleraies. La Forêt domaniale d’Hesdin appartient au vaste complexe écologique constitué par la basse vallée de la Canche et ses versants. Seul vestige de la dense couverture forestière qui occupait il y a bien longtemps cette région, la Forêt d’Hesdin s’étend aujourd’hui à la fois sur le plateau de l’Aa et sur le rebord sud d’un glacis incliné vers la dépression synclinale de la Canche. La topographie de la forêt est loin d’être uniforme et de nombreuses vallées sèches l’entaillent, localement dénommées « fonds » : Fond Notre Dame, Fond Jacotin, Fond Saint Jean. Le versant sud est particulièrement marqué avec des dénivellations extrêmes de 20 à 115 mètres. Cette hétérogénéité géomorphologique, associée à des structures de végétations forestières encore variées, malgré une tendance nette aujourd’hui au traitement en futaie régulière, compense en quelque sorte la relative homogénéité du substrat : limons pléistocènes argileux sur les parties peu accidentées et craie sénonienne sur les pentes et les revers les plus abrupts. La Forêt domaniale d’Hesdin présente différents types forestiers en relation avec la variation des facteurs écologiques et les interventions sylvicoles : - Hêtraie-Chênaie acidicline de l’Endymio non-scriptae - Fagetum sylvaticae sur les plateaux limoneux mais non lessivés ; - Hêtraie-Frênaie neutro-calcicole du Daphno laureolae - Fagetum sylvaticae sur les versants crayeux secs en exposition sud notamment ; - Hêtraie-Frênaie neutrophile hygrocline à Frênaie mésohygrophile à Mercuriale vivace du Mercuriali perennis - Aceretum campestris en bas de pente enrichie en colluvions… La Forêt domaniale d’Hesdin et ses lisières sud abritent ainsi au moins 8 végétations déterminantes de ZNIEFF. Signalons toutefois que, contrairement à d’autre forêts domaniales de l’Artois et du Boulonnais, la forêt d’Hesdin n’a jamais bénéficié d’une étude phytocénotique et floristique approfondie. Sa richesse patrimoniale est donc probablement sous-estimée dans ce domaine. La Forêt d’Hesdin renferme par ailleurs diverses espèces rares à très rares pour la région : Laurier des bois (Daphne laureola), Belladone (Atropa belladonna), aux fruits très toxiques…La présence de la Dentaire à bulbilles (Cardamine bulbifera), crucifère aux fleurs roses ou violacées typique des hêtraies sur sols calcaire et de l’Androsème (Hypericum androsaemum) est exceptionnelle. La forêt d’Hesdin héberge également l’unique population connue dans le Nord – Pas de Calais d’Orge d’Europe (Hordelymus europaeus) et la dernière mention régionale de l’Orchis brûlé (Neottinea ustulata). Ce dernier, non confirmé depuis 1994, mériterait sans conteste une prospection ciblée sur l’ensemble des lisières calcicoles thermophiles de la partie sud de la forêt. Au total, plus de vingt taxons déterminants ont été recensés, dont 6 taxons hygrophiles à aquatiques ayant été observés au niveau des marais et prairies alluviales de la Canche et de la Ternoise en lisière sud. Huit espèces sont protégées dans la région. La zone alluviale recèle encore quelques végétations d’intérêt patrimonial, mais elles sont très menacées par les nombreuses plantations de peupliers et la dégradation trophique des marais qui semblent avoir fait disparaître les dernières végétations herbacées turficoles par minéralisation des sols (touradons morts de Carex paniculata encore visibles localement). La Forêt domaniale d’Hesdin présente une certaine hétérogénéité liée à son contexte géomorphologique et aux structures de boisement encore variées, entraînant ainsi une diversité faunistique élevée (16 espèces déterminantes). Trois espèces de Papillons de jour sont peu communes dans le Nord – Pas-de-Calais : le Tabac d’Espagne (Argynnis paphia), l’Azuré des nerpruns (Celastrina argiolus) et l’Hespérie de la houque (Thymelicus sylvestris) (HAUBREUX [coord.], 2005). Egalement peu commune en région, l’Agrion à long cercoïdes (Erythromma lindenii) est un odonate rencontré généralement au niveau des eaux stagnantes (GODIN et al., 2003). La Couleuvre à coller, seule espèce déterminante de Reptile observée sur le site, est classée peu commune en région. Elle est généralement observée à proximité de l’eau, dans les vallées, les zones d’étangs et les prairies humides (GODIN, 2003). Concernant l’avifaune, deux espèces de rapaces sont considérées comme nicheuses possibles, la Bondrée apivore et le Busard Saint-Martin, tous deux inscrits à l’Annexe I de la Directive Oiseaux. La première est commune et le second est assez commun au niveau régional (TOMBAL [coord.], 1996). Six espèces déterminantes de Chiroptères ont été observées dans le périmètre de la ZNIEFF, comprenant certains blockhaus ayant fait l’objet d’aménagements en faveur des chauve-souris. La Barbastelle d’Europe est quasi-menacée à l’échelle mondiale (IUCN, 2010), elle est inscrite à l’Annexe II de la Directive Habitats et elle est très rare et en danger dans le Nord – Pas-de-Calais (FOURNIER [coord.], 2000). Cette espèce chasse le long des chemins forestiers, des lisières et des haies, à proximité de zones humides (FOURNIER [coord.], 2000). Le Grand rhinolophe est inscrit à l’Annexe II de la Directive Habitats, il est classé quasi-menacé à l’échelle nationale (UICN France et al., 2009) et il est assez rare et en danger dans la région Nord – Pas-de-Calais (FOURNIER [coord.], 2000). Ce rhinolophe affectionne les mosaïques de milieux mixtes (pâtures avec haies, lisières, sous-bois dégagés, parcs, etc.) (ARTHUR & LEMAIRE, 2009). Le Petit rhinolophe est également inscrit en Annexe II de la Directive Habitats, il est très rare au niveau régional (FOURNIER [coord.], 2000). Cette espèce est principalement contactée dans des forêts de feuillus, à proximité de l’eau (ARTHUR & LEMAIRE, 2009). Le site abrite également trois espèces déterminantes de Mollusques. La Forêt domaniale d’Hesdin est l’un des deux seuls sites régionaux où Helicigona lapicida lapicida a été observé récemment (CUCHERAT, 2005). Limax cinereoniger et Malacolimax tenellus sont deux espèces inféodées aux vieux masssifs forestiers (CUCHERAT, 2005).

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Aucune modification du périmètre par rapport à celui de 1ère génération.