ZNIEFF 310013294
Vallée du Wimereux entre Wimille et Belle-et-Houllefort

(n° regional: 00000091)

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Cette partie de la vallée du Wimereux, située au nord de la nationale 42, en marge de la cuvette du bas Boulonnais, marque les limites entre les terrains jurassiques et le bassin calcaire de Marquise-Rinxent. La ZNIEFF s’étend le long de la vallée du Wimereux, petit fleuve côtier au cours sinueux, et du ruisseau de Grigny, depuis Wimille jusqu’à Belle-et-Houllefort. La vallée est assez étroite à l’aval, tandis qu’elle s’élargit en amont de Pernes-les-Boulogne, ce qui permet le développement d’un complexe de prairies humides encore encloses de haies pour certaines, et de secteurs marécageux, associés à quelques étangs. Les versants de la vallée orientés au sud sont les plus pentus (côte Brune). Les autres versants ont des pentes plus mollement vallonnées. Ils sont composés de sédiments calcaires du Jurassique, notamment du Kimméridgien (calcaires marneux) et du Séquanien. Dans la partie amont de la ZNIEFF, au niveau du ruisseau de Grigny, affleurent les argiles de l’Oxfordien. Le coteau du mont des Boucards, où s’exprime un système de pelouses-ourlets mésohygrophiles, est caractérisé par un calcaire marneux du Rauracien. Globalement, la zone est aujourd’hui occupée par un complexe de prairies et de cultures car ces dernières décennies, les herbages du fond de vallée se sont peu à peu transformés en culture de maïs ou autres… Quelques bois sont également présents (bois d’Autembert, bois Issac, quelques plantations sur la côte Brune…) ainsi que des fourrés et linéaires boisés sur talus. Ce remarquable ensemble écologique de grande valeur esthétique et paysagère, associant la vallée et ses versants, présente une grande diversité de communautés végétales en relation avec la complexité des affleurements géologiques de ce secteur du Boulonnais (marnes, calcaires durs, sables, alluvions…) C’est ainsi que plusieurs végétations herbacées de grande qualité se sont maintenues ou différenciées à la faveur de conditions écologiques originales : - prairies de fauche alluviales des niveaux topographiques supérieurs, moyens et inférieurs, peu à moyennement fertilisées (Colchico autumnalis - Arrhenatherenion elatioris, Bromion racemosi avec notamment le Senecioni aquatici - Brometum racemosi, Oenanthion fistulosae avec l’Eleocharito palustris - Oenanthetum fistulosae …) qui mériteraient d’être étudiées plus en détail pour certaines qui n’ont pu être caractérisées qu’au niveau de l’alliance ou de la sous-alliance, - pelouses calcicoles mésohygrophiles considérées comme endémiques du Boulonnais (sur les marnes affleurantes) relevant du Dactylorhizo meyeri - Silaetum silai et hébergeant notamment diverses espèces déterminantes de ZNIEFF comme le Genêt des teinturiers (Genista tinctoria), le Silaus des prés (Silaum silaus), l’Orchis bouffon (Orchis morio)…, ce dernier très rare et en danger de disparition dans la région, - ourlets marnicoles du Senecioni helenitis - Succisetum pratensis abritant notamment le Séneçon à feuilles spatulées (Tephroseris helenitis. subsp. helenitis), exceptionnel en dehors des cuestas nord et sud du Boulonnais - ourlets thermophiles à Gesse des bois (Lathyrus sylvestris) et Astragale à feuilles de réglisse (Astragalus glycyphyllos) relevant du Lathyro sylvestris - Astragaletum glycyphylli … On peut également signaler la présence de végétations préforestières et forestières hygrophiles au niveau de certaines zones plus ou moins marécageuses (Alnion glutinosae, Alnenion glutinoso – incanae…) qui, là encore, devraient faire l’objet de prospections phytosociologiques ciblées pour en préciser la nature exacte et la plus ou moins grande rareté. Au total, ce sont donc au minimum dix-sept végétations et trente neuf taxons déterminants de ZNIEFF qui sont connus sur ce site qui présente notamment certaines affinités atlantiques plus marquées comme peuvent en témoigner la rarissime Gaudinie fragile (Gaudinia fragilis) et le Vulpin utriculé (Alopecurus rendlei), espèces thermo-atlantiques très rares en région et observées en quelques localités dans le Boulonnais. L’intérêt faunistique de cette ZNIEFF, constituée d’une mosaïque de pâtures, de cultures et de petites surfaces et de linéaires boisés, repose principalement sur la diversité de l’avifaune observée sur le site. Deux espèces déterminantes d’Amphibiens sont observées sur l’extension ajoutée à nord-est de la ZNIEFF. Concernant la batrachofaune, la Rainette verte est inscrite à l’Annexe IV de la Directive Habitats et est peu commune à l’échelle régionale (GODIN, 2003). Une alternance de strates arborées, arbustives et herbacées constitue son habitat terrestre, son habitat aquatique étant composé de points d’eau stagnants, ensoleillés et à végétation aquatique souvent dense (ACEMAV coll., 2003). L’Alyte accoucheur et le Crapaud calamite sont tous deux classés peu communs dans le Nord – Pas-de-Calais et sont inscrits à l’Annexe IV de la Directive Habitats. L’Alyte accoucheur présente un caractère terrestre prononcé et se reproduit principalement dans les plans d’eau d’assez faible profondeur (mares, fonds de carrières, pannes dunaires) (GODIN, 2003). L’habitat primaire du Crapaud calamite est constitué d’un substrat meuble, d’une végétation clairsemée et de petits plans d’eau, souvent temporaires. Il est surtout observé dans des habitats secondaires d’origine anthropique comme les terrils et mares temporaires, les carrières inondées et les zones d’extraction de granulats (GODIN, 2003). Parmi les Odonates observés, le Sympétrum noir (Sympetrum danae) est inscrit à la Liste rouge nationale (DOMMANGET, 1987) ; il est classé peu commun dans la région (GODIN et al., 2003). Cette espèce est observée dans les milieux tourbeux, les mares forestières et les queues d’étangs et préférentiellement dans les milieux acidoclines (GODIN et al., 2003). Le Sympétrum à nervures rouges (Sympetrum fonscolombii), dont l’habitat est constitué d’eaux stagnantes, riches, ensoleillées et à végétation abondante, est assez rare à l’échelle régionale (GODIN et al., 2003). Neuf espèces déterminantes d’Oiseaux nicheurs (6 nicheurs certains et 3 nicheurs probables) sont présentes sur le site. Les trois espèces de Busards, toutes trois inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux, sont présentes sur le site ; le Busard cendré et le Busard Saint-Martin sont classés vulnérables dans la Liste rouge nationale (UICN France et al., 2008). Le Busard Saint-Martin, dont les populations sont en déclin depuis 1980 d’après l’Atlas régional édité en 1996, niche principalement à l’Ouest de la région (Boulonnais et Haut-Artois) (TOMBAL [coord.], 1996). Le Busard des roseaux niche traditionnellement dans des roselières mais, ce milieu étant en régression, il niche également dans des champs cultivés d’où le nombre conséquent de nids dans les secteurs agricoles des plateaux. Les quatre noyaux de la population régionale sont situés en Flandre maritime, au niveau du Complexe Scarpe-Sensée-Escaut-Marque et au sud de la Plaine maritime picarde (TOMBAL [coord.], 1996). La Cisticole des joncs, également considérée comme éteinte depuis 1985 en région lors de l’Atlas régional (TOMBAL [coord.], 1996), est observée ces dernières années sur l’ensemble du littoral et les marais situés à l’ouest de la région. Concernant les Chiroptères, quatre espèces déterminantes ont été identifiées sur le site. Le Murin à oreilles échancrées, inscrit à l’Annexe II de la Directive Habitats, est peu commun au niveau régional. L’espèce chasse dans les parcs et jardins et les zones humides (FOURNIER [coord.], 2000). Le Murin de Brandt est inscrit à l’Annexe IV de la Directive Habitats, il est exceptionnel en région (FOURNIER [coord.], 2000) ; l’espèce est principalement liée aux forêts ouvertes (ARTHUR & LEMAIRE, 2009). Les deux espèces d’Oreillards sont peu communes en région (FOURNIER [coord.], 2000).

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La ZNIEFF s’étend le long de la vallée du Wimereux, petit fleuve côtier au cours sinueux, et du ruisseau de Grigny, depuis Wimille jusqu’à Belle-et-Houllefort.