ZNIEFF 310013299
Vallée de la Slack entre Rinxent et Rety

(n° regional: 00000094)

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Cette partie de la Vallée de la Slack, entre Rinxent et Rety, s’étend au nord de la commune de Wierre-Effroy, sur les marges sud du bassin de Marquise. La Slack, dont le cours de la rivière est relativement sinueux, circule ici dans une vallée bocagère aux versants mollement vallonnés, sauf au niveau du Rietz des Wioves dont les pentes abruptes sont aujourd’hui abandonnées. Ces pentes permettent, vers le bas, l’affleurement de calcaires du Bathonien, la partie sommitale étant constituée d’argiles de l’Oxfordien. Cet ensemble écologique correspond à un complexe de prairies pâturées, de cultures intensives et de quelques bois (bois de Rinxent notamment), associant encore localement divers habitats dont le fonctionnement et la qualité sont liés à une exploitation traditionnelle de l’espace avec des parcelles de petite taille aux fonctions multiples (élevage, cultures, réseau bocager pour le chauffage et la protection du bétail, bois pour la chasse et la sylviculture…). La diversité et la richesse des communautés végétales de ce site témoignent des nombreuses potentialités offertes par des conditions géologiques et géomorphologiques variées (calcaires, marnes calcaires, argiles, schistes et grès du Famennien…). Ainsi peut-on particulièrement insister sur les végétations suivantes : système alluvial avec nombreuses prairies bocagères de différents niveaux topographiques (prairies de fauche des niveaux supérieurs restant à caractériser plus finement (Arrhenatherion elatioris), prairies de fauche hygrophiles (Bromion racemosi dont l’Hordeo secalini - Lolietum perennis) à longuement inondables de l’Oenanthion fistulosae), celles-ci encore bordées de haies à rapporter au Rhamno catharticae - Viburnetum opuli versants avec végétations préforestières et forestières d’une grande qualité et pour certaines, tout à fait originales par leur composition floristique comme la pelouse hygrophile à Silaus des près et Genêt des teinturiers rapportée provisoirement au Dactylorhizo meyeri - Silaetum silai, végétation considérée comme endémique du Boulonnais. - présence de bas-marais mésotrophiles à méso-eutrophiles avec le Groupement à Ranunculus repens et Juncus acutiflorus et des fragments d’Hydrocotylo vulgaris - Schoenenion nigricantis, ceux-ci étant soit liés à des suintements ou résurgences à mi-pente ou en bas de versant, soit au caractère hydromorphe particulier des marnes et des argiles qui peuvent permettre l’oligotrophisation de certaines prairies et leur évolution vers des végétations de bas-marais acides ou basiques selon la nature du substrat. On peut ainsi insister sur la présence de tout un cortège d’espèces oligotrophiles à mésotrophiles originales, pour la plupart calcicoles, parmi lesquelles diverses plantes rares et/ou protégées (Genêt des teinturiers (Genista tinctoria), Silaus des prés (Silaum silaus), Gaudinie fragile (Gaudinia fragilis), espèce thermo-atlantique très rare et d’apparition relativement récente dans le Boulonnais où elle reste en danger tant que ses stations et ses populations ne seront pas plus importantes… Au total, ce sont donc au moins une quinzaine de végétations et une dizaine de taxons qui sont déterminants de ZNIEFF (au moins deux autres espèces mériteraient d’être confirmées car d’observation plus ancienne). Le site présente un intérêt avifaunistique important avec sept espèces déterminantes nicheuses sur le site, dont quatre sont inscrites à l’Annexe I de la Directive européenne Oiseaux : les trois busards présents en région et le Martin-pêcheur d’Europe. Le Busard cendré est vulnérable à l’échelle nationale (UICN France et al., 2008), il est assez commun mais localisé en région (TOMBAL [coord.], 1996). Deux principaux noyaux de populations étaient observés dans le Nord – Pas-de-Calais lors de la parution de l’Atlas régional des Oiseaux nicheurs : le long du sud de la frange maritime régionale et le Cambrésis. Actuellement, l’espèce niche principalement en zones de cultures (TOMBAL [coord.], 1996). Le Busard Saint-Martin, dont les populations sont en déclin depuis 1980 d’après l’Atlas régional, niche principalement à l’Ouest de la région (Boulonnais et Haut-Artois) (TOMBAL [coord.], 1996). Le Busard des roseaux niche traditionnellement dans des roselières mais, ce milieu étant en régression, il niche également dans des champs cultivés d’où le nombre conséquent de nids dans les secteurs agricoles des plateaux. Les trois noyaux de la population régionale sont situés en Flandre maritime, au niveau du Complexe Scarpe-Sensée-Escaut-Marque et au sud de la Plaine maritime picarde (TOMBAL [coord.], 1996). Le Martin-pêcheur d’Europe est inscrit à l’Annexe I de la Directive Oiseaux. L’espèce affectionne des cours d’eau petits à moyens, à berges meubles et verticales où il creuse une galerie pour la nidification (GODIN, 2003). La Cisticole des joncs, considérée comme éteinte depuis 1985 en région lors de l’Atlas régional (TOMBAL [coord.], 1996), est observée ces dernières années sur l’ensemble du littoral et les marais situés à l’ouest de la région. La Bergeronnette de Yarell, en danger et en limite d’aire en région, est également observée sur le site. Les couples rencontrés sont en grande majorité mixte avec des mâles yarelli, plus rarement des femelles (TOMBAL [coord.], 1996).

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Pas de modification significative du périmètre par rapport à celui de première génération.