Avec la Grande Tourbière de Marchiennes, le site abrite une des dernières tourbières alcalines encore actives de l’intérieur des terres du Nord de la France, avec en particulier une tourbière boisée flottante à sphaignes, plus ou moins unique au niveau régional. Sur une cinquantaine d’hectares, de précieux biotopes marécageux ont ainsi pu se différencier, hébergeant une flore et des communautés végétales parmi les plus rares et les plus originales du Nord - Pas de Calais. On peut signaler de très belles roselières à Fougère des marais et une mégaphorbiaie sur tourbe recelant de remarquables populations d’espèces rares ou protégées en France. En tout, plus de 25 espèces déterminantes de ZNIEFF sont présentes dont 1 espèce protégée au niveau national - la Grande douve (Ranunculus lingua) - et une quinzaine d’espèces protégées au niveau régional. Deux espèces exceptionnelles ont également été signalées sur le site : la Laîche filiforme (Carex lasiocarpa) et le Cornifle submergé (Ceratophyllum submersum). L’enjeu faunistique majeur de ce site est batrachologique. Il accueille en effet l’une des deux populations nationales de Grenouille des champs. Découverte en 1999 simultanément avec la population de la tourbière de MARCHIENNES toute proche, elle représente la limite d’aire de répartition la plus occidentale de l’espèce. La reproduction a été confirmée en 2003. A cause de la relative petite taille de ces populations relictuelles, qui peuvent communiquer d’un site à l’autre, cette espèce est en danger d’extinction. La grenouille de Lessona est menacée et risque de disparaître ; le Klepton Pelophylax kl. Esculentus se substituant à l’espèce parente. Elle est citée ici sous réserve puisque seules des analyses génétiques permettent de déterminer l’espèce avec certitude. La richesse avifaunistique du site est marquée par la présence du cortège des espèces paludicoles dont quelques-unes sont patrimoniales au niveau national et/ou régional : c’est le cas du Busard des roseaux nicheur possible en annexe I de la Directive Oiseaux, la Locustelle luscinioïde espèce vulnérable au niveau national et peu commune dans la région et le Phragmite des joncs espèce vulnérable dans le Nord-Pas-de-Calais. La Couleuvre à collier, peu commune au niveau régional se rencontre le plus souvent à proximité de l’eau. Elle fréquente les vallées des rivières et les zones d’étang et de prairie humide. Elle est aussi présente dans des endroits plus secs comme certains terrils dans le bassin minier par exemple. Ainsi, 11 espèces déterminantes ont été recensées sur ce site dont 3 de Mollusques, 3 d’Amphibiens, 5 d’Odonates et 6 d’oiseaux. La loche d’étang est potentiellement présente sur le site. Il est à préciser que cette espèce est peu détectée à travers la méthodologie de pêche au moyen de l’électricité, notamment en raison de sa capacité d’enfouissement dans le sédiment. Une méthodologie de capture à l’aide de nasses a pu être développée par la fédération de pêche du Nord. Sur le territoire Scarpe Escaut, seule la Mare à Goriaux a pu être prospectée, sans succès au niveau de l’observation. Néanmoins, les milieux aquatiques du territoire, de par leur spécificité (faible pente, courant benthique, présence de sédiment organique et présence de végétation), sont très favorables à cette espèce en matière d’habitat.
Le site, dont le périmètre est inchangé par rapport à celui de la 1ère génération, est situé à l’Est du village de Vred. Il inclut les marais de la Grande Tourbière et des Grands Ébous. Il est délimité par des routes, des zones urbanisées et, vers l’Est, par la Scarpe canalisée.