Le bois et la lande de Wisques sont situés entre les communes de Setques et de Wisques, à l’est de l’autoroute A 26. Ils appartiennent au vaste complexe écologique constitué par la moyenne vallée de l’Aa et ses versants. Le bois de Wisques et son extension occupent une des nombreuses buttes sablo-argileuses relictuelles couronnant les hauts de versants et les plateaux de la vallée de l’Aa en amont de St-Omer. Ce bois présente encore des peuplements variés associant taillis, taillis sous futaie et futaies naturelles plus ou moins jeunes aux essences diverses. Il présente la particularité d’offrir des gradients de végétations forestières intéressants, avec la présence de végétations neutrophiles à acidiphiles (des limons de plateaux aux sables et grès d’Ostricourt) et méso-hygrophiles à mésophiles (des argiles de Louvil aux sables plus drainants). L’intérêt du site se retrouve principalement dans les layons où l’on rencontre des pelouses, ourlets et jonchaies acidiphiles. Les espèces qui y sont inféodées sont plus ou moins rares dans la région : le Jonc rude (Juncus squarrosus), très rare et en danger, le Jonc bulbeux (Juncus bulbosus), assez rare et vulnérable. Par contre, le maintien de la lande hygrophile (Groupement à Genista anglica et Erica tetralix), qui constituait un des enjeux patrimoniaux majeurs du site reste à confirmer, la vaste clairière l’abritant s’étant fortement reboisée depuis ! Les talus de bord de route sont également intéressants, avec la présence de pelouses à Gaillet des rochers (Galium saxatile), à Luzule ramassée (Luzula multiflora subsp. congesta), ou de fourrés à Ajonc d'Europe (Ulex europaeus) et Callune commune (Calluna vulgaris)… L’autre particularité du site se trouve dans la présence de nombreuses sources, mares et petites zones d'engorgements au sein de la forêt à Bouleau pubescent et Chêne sessile (Querco roboris – Betuletum pubescentis) qui domine sur formations résiduelles à silex auréolés de sables et grès d’Ostricourt. Sur des zones de suintement de surface suffisante, la Chênaie pédonculée à Molinie bleue peut s'exprimer sous une forme fragmentaire (Molinio caeruleae – Quercetum roboris). Cependant, la plupart de ces sources est dénuée de végétation, seules quelques zones engorgées sur argiles étant ponctuées de sphaignes. L’extension proposée s’inscrit parfaitement dans ce contexte écologique car on retrouve également des pelouses et ourlets acidiphiles dans les layons (pelouses oligotrophiles du Galio saxatilis - Festucion filiformis). Les fourrés à Ajonc d'Europe (Ulex europaeus) dominent la parcelle avec notamment le fourré méso-hygrophile à Bourdaine commune (Ulici europaei - Franguletum alni), généralement associé à des landes hygrophiles nettement potentielles sur le site. Finalement, cette ZNIEFF présente un réel intérêt floristique et phytocénotique malgré l’influence parfois négative de certaines pratiques liées à la chasse. Neuf espèces déterminantes ont été citées et au moins 7 végétations sont d’intérêt patrimonial. Ce site mériterait une gestion appropriée afin de favoriser et optimiser le développement de végétations et d’espèces très rares et menacées dans la région. L’intérêt faunistique du site est essentiellement lépidoptérologique, avec cinq espèces de papillons de jours observées dans le périmètre de la ZNIEFF. Parmi celles-ci on notera la présence de la Thécla du chêne (Neozephyrus quercus) dans la partie boisée, espèce assez rare à l’échelle régionale (HAUBREUX [coord.], 2009). Le Demi-deuil (Melanargia galathea) est peu commun en région (HAUBREUX [coord.], 2009), il fréquente les prairies maigres et pelouses sur stations sèches et humides (LAFRANCHIS, 2000).
Le périmètre se limite au coteau et n’a pas été modifié par rapport à celui de la première génération des ZNIEFF.