ZNIEFF 310014124
La Haute Lys et ses végétations alluviales en amont de Thérouanne

(n° régional : 00430002)

Commentaires généraux

Le site de la Haute Lys et de ses végétations alluviales correspond au fond de vallée et à quelques versants, depuis les sources jusqu’à la ville de Thérouanne. Il est évidemment à rattacher au vaste ensemble écologique formé par la haute vallée de la Lys et ses versants.

La haute Lys et ses végétations alluviales se présentent comme un site linéaire long d’environ 25 kilomètres et entrecoupé de villages et de hameaux installés près de la rivière. Mosaïque de milieux prairiaux émaillés de linéaires boisés et de nombreux alignements de saules têtards au milieu desquels serpente la rivière, la vallée de la Lys présente un paysage d’herbages encore relativement bocager; des peupleraies et des boisements mésophiles à longuement inondables apparaissent çà et là mais ils restent encore minoritaires, même s’ils se sont sensiblement étendus depuis une vingtaine d’années.

La Lys présente encore un cours naturel avec de nombreux méandres bordés d’aulnaies rivulaires soulignant la sinuosité de ses berges.

Le secteur de Matringhem et de Vincly présente des affleurements du primaire (grès de Matringhem) qui font l’objet d’exploitations.

Au niveau régional, ce site correspondait encore dans les années 1990 à un des rares écosystèmes d’eau courante d’assez bonne qualité en situation atlantique/subatlantique. La Lys, rivière issue des hautes terres artésiennes, renfermait ainsi de riches herbiers aquatiques témoignant de la qualité de ses eaux (végétations immergées et flottantes à Callitriche obtusangula, Apium nodiflorum, Berula erecta, Ranunculus sp. , etc.).

Depuis, l’ensemble des communes de cette vallée ayant été remembré, il semble que la qualité de l’eau se soit détériorée, en particulier suite à l’envasement du lit mineur, et ce, malgré la protection de l’ensemble du système alluvial prairial qui a été remarquablement conservé dans sa structure paysagère et son maillage bocager, hormis ponctuellement quelques conversions de pâtures en cultures. Aucune végétation aquatique déterminante de ZNIEFF n’a été observée lors des prospections 2015 mais peu de tronçons de cours d’eaux ayant pu être observés, il est possible que celles-ci subsistent de manière discontinue au sein de la ZNIEFF…

Ainsi, même si le nombre d’espèces déterminantes de ZNIEFF reste modeste et ne correspond pas à des taxons très rares ni menacés, la diversité des biotopes encore présents a permis le maintien d’une réelle diversité phytocénotique au sein de ce système alluvial et des quelques versants associés.

Ainsi, l’existence de nombreuses sources en divers points de la vallée (notamment au niveau des « Prés de Ponche » sur Coyecques, mais aussi à Westrehem, à Dennebreucq…) conditionne le développement et la conservation de tout un panel de végétations originales parmi lesquelles on peut signaler :

- des boisements marécageux du Cirsio oleracei – Alnetum glutinosae, certains altérés par des plantations de peupliers qui, une fois coupés, permettent cependant de retrouver la physionomie caractéristique de ces forêts sillonnées de petits chenaux alimentés par ces sources

- des fondrières suintantes colonisées par des microphorbiaies du Cardamino amarae - Chrysosplenietum oppositifolii

- des végétations amphibies d’eaux fluentes issues de ces sources avec le Groupement à Berula erecta

- des prairies longuement inondables de l’Eleocharito palustris - Oenanthetum fistulosae qui hébergeaient encore pour certaines le Jonc à tépales obtus (Juncus subnodulosus) , espèce protégée de la flore régionale .

A l’heure actuelle, ce sont donc 11 espèces (dont six protégées) et 11 végétations déterminantes de ZNIEFF qui ont été recensées au sein de ce vaste périmètre qui nécessiteraient des prospections complémentaires dans certains secteurs méconnus (anciennes carrières du primaire, bois alluviaux et bois de versants…).

La ZNIEFF réunit 14 espèces d’oiseaux déterminantes dont la Mésange boréale et la Bouscarle de cetti, espèces inféodées aux milieux humides. Des reliquats de zones naturelles et préservées permettent le maintien de ces deux espèces sur le secteur. Les bocages accueillent plusieurs espèces notamment la Fauvette grisette (Sylvia communis) et le Gobemouche gris (Muscicapa striata). Les nombreuses prairies humides jouent un rôle non négligeable de zone d’alimentation pour l’avifaune. Plusieurs couples de Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea) trouvent un habitat favorable le long de la rivière. Malgré des recherches spécifiques, aucun Martin pêcheur (Alcedo atthis) n’a été contacté le long de la rivière. La configuration des zones humides du bois de Vincly ne permet pas à la biodiversité aquatique de se développer. En effet, les berges abruptes et dépourvu de végétation rivulaire ainsi que la concentration de poissons, reste néfaste.

La zone de conifères située dans le bois de Vincly a permis de contacter le Roitelet triple bandeau (Regulus ignicapilla), mais malgré des recherches spécifiques, la Mésange huppé (Lophophanes cristatus) n’a pas été observée.

Des inventaires complémentaires spécifiquement réalisés pour les groupes des mammifères/amphibiens/reptiles pourraient permettre de compléter la liste d’espèces présentes sur ce site.

Commentaires sur la délimitation

Le site de la Haute Lys et de ses végétations alluviales correspond au fond de vallée et à quelques versants, depuis les sources jusqu’à la ville de Thérouanne.