ZNIEFF 310030035
Réservoir biologique de l’Aa

(n° regional: 00310004)

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Suite à l’analyse physique des habitats piscicoles (SMAGEAA, 2009), il apparait que le secteur

concerné par le projet de classement ZNIEFF possède une diversité de faciès d’écoulement intéressant et des zones de production pour les espèces lithophiles exploitables notamment sur le secteur amont du Bléquin. On observe une alternance d’habitats de croissance et de reproduction. Ce secteur doit être considéré comme étant un milieu pépinière à l’échelle de l’hydrosystème Aa rivière.

L’anguille est classée sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN comme étant en voie critique d’extinction. La disparition des habitats favorables à sa croissance est une des causes de raréfaction du stock. En tant qu’espèce ubiquiste et territoriale, la diversité d’habitats et leur qualité représente un des paramètres déterminant les densités d’individus qu’ils soient « résidents, c’est à dire en s’établissant sur une aire données sur plusieurs années ou bien nomades, en divaguant d’un habitat à un autre (Feunteun et al., 2003). De plus, en disposant d’un spectre trophique relativement large (poissons, invertébrés) et en étant classé comme « charognard », l’anguille joue un rôle de régulateur au sein du réseau trophique.

Sensible à la pollution, le chabot est en net déclin dans de nombreuses rivières (Bruslé et Quignard, 2001). La préservation des zones de production identifiées sur le projet de ZNIEFF constitue une garantie au maintien d’une population stable. En effet, les zones de radier et de plat courant, à fond caillouteux constituent à la fois des zones de reproduction mais également de croissance au regard du préférendum trophique de l’espèce. Le chabot est considéré comme étant une des principale espèce d’accompagnement de la truite fario sur les cours d’eau de type salmonicole, au même titre que le vairon. C’est un maillon trophique essentiel au sein de la chaine alimentaire « salmonicole » qui reste relativement restreinte et fragile à l’échelle régionale (3 maillons). La préservation de chaque espèce indigène est donc essentielle.

En tant qu’espèce « parapluie », la truite fario a fait l’objet d’une attention particulière lors de l’élaboration des documents cadre de gestion piscicole (PDPG59 et 62). Il s’avère que la dégradation de la qualité des cours d’eau limite le renouvellement des stocks de cette espèce bioindicatrice qui risque de disparaître à court terme si aucune action de restauration n’est entreprise (Jourdan, 2005, Lefebvre, 2007). La diversité et la fonctionnalité des séquences identifiées sur le périmètre du projet de ZNIEFF doit permettre d’assurer la réalisation des grandes étapes du cycle biologique de l’espèce à savoir la reproduction, l’éclosion et la croissance des individus.

La présence de plats lentiques à l’échelle d’un hydrosystème lotique constitue une configuration physique favorable à la présence et au développement de la lamproie de planer, espèce non migratrice qui présente un cycle biologique atypique. L’enjeu de conservation est important puisque la lamproie de planer est une des rares espèces indigènes (à l’exception de certains macroinvertébrés) à être inféodée durablement aux habitats sablo-vaseux notamment durant sa phase juvéniles (larves amocètes). La préservation d’une alternance de zones lentiques et lotiques favorise donc la biodiversité de l’écosystème « salmonicole » dont la lamproie de planer fait partie intégrante.

La fonctionnalité biologique du linéaire est fortement pénalisée par à la fois par les ouvrages hydrauliques mais également par l’érosion des sols agricoles et le lessivage des surfaces imperméabilisées. En effet, les flux massifs de particules fines (minérales et organiques) vers le lit mineur des cours d’eau induisent le colmatage du fond des cours d’eau.

Le potentiel d’accueil et de production de ce tronçon du Bléquin est relativement productif puisqu’en l’absence de perturbation anthropique, le milieu serait capable de produire annuellement environ 1500 truites fario et d’accueillir environ 500 individus. Le Bléquin peut alors être considéré comme un milieu pépinière.

La classement de cette zone en ZNIEFF permettrait de relier ce linéaire à la ZNIEFF déjà existante auniveau de la confluence Blequin/Aa rivière.

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Le périmètre de la ZNIEFF reprend les contours du réservoir biologique désigné pour son intérêt piscicole reprenant une zone de frayère à salmonidés (Truite fario).