ZNIEFF 310030039
Réservoir biologique de la Ternoise

(n° regional: 00410005)

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Suite à l’analyse physique de la Ternoise (SEQ physique, AEAP), il apparait que le secteur concerné par le projet de classement ZNIEFF est le seul tronçon de la Ternoise qui ne soit pas impacté par les activités anthropiques. On observe une alternance des habitats de croissance et de reproduction. Ce secteur doit être considéré comme étant un milieu pépinière à l’échelle de l’hydrosystème Ternoise.

L’anguille est classée sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN comme étant en voie critique d’extinction. La disparition des habitats favorables à sa croissance est une des causes de raréfaction du stock. En tant qu’espèce ubiquiste et territoriale, la diversité d’habitats et leur qualité représente un des paramètres déterminant les densités d’individus qu’ils soient « résidents, c’est à dire en s’établissant sur une aire données sur plusieurs années ou bien nomades, en divaguant d’un habitat à un autre (Feunteun et al., 2003). De plus, en disposant d’un spectre trophique relativement large (poissons, invertébrés) et en étant classé comme « charognard », l’anguille joue un rôle de régulateur au sein du réseau trophique.

Sensible à la pollution, le chabot est en net déclin dans de nombreuses rivières (Bruslé et Quignard, 2001). La préservation des zones de production identifiées sur le projet de ZNIEFF constitue une garantie au maintien d’une population stable. En effet, les zones de radier et de plat courant, à fond caillouteux constituent à la fois des zones de reproduction mais également de croissance au regard du préférendum trophique de l’espèce. Le chabot est considéré comme étant une des principale espèce d’accompagnement de la truite fario sur les cours d’eau de type salmonicole, au même titre que le vairon. C’est un maillon trophique essentiel au sein de la chaine alimentaire « salmonicole » qui reste relativement restreinte et fragile à l’échelle régionale (3 maillons). La préservation de chaque espèce indigène est donc essentielle.

En tant qu’espèce « parapluie », la truite fario a fait l’objet d’une attention particulière lors de l’élaboration des documents cadre de gestion piscicole (PDPG59 et 62). Il s’avère que la dégradation de la qualité des cours d’eau limite le renouvellement des stocks de cette espèce bioindicatrice qui risque de disparaître à court terme si aucune action de restauration n’est entreprise (Jourdan, 2005, Lefebvre, 2007). La diversité et la fonctionnalité des séquences identifiées sur le périmètre du projet de ZNIEFF doit permettre d’assurer la réalisation des grandes étapes du cycle biologique de l’espèce à savoir la reproduction, l’éclosion et la croissance des individus.

La présence de plats lentiques à l’échelle d’un hydrosystème lotique constitue une configuration physique favorable à la présence et au développement de la lamproie de planer, espèce non migratrice qui présente un cycle biologique atypique. L’enjeu de conservation est important puisque la lamproie de planer est une des rares espèces indigènes (à l’exception de certains macroinvertébrés) à être inféodée durablement aux habitats sablo-vaseux notamment durant sa phase juvéniles (larves amocètes). La préservation d’une alternance de zones lentiques et lotiques favorise donc la biodiversité de l’écosystème « salmonicole » dont la lamproie de planer fait partie

intégrante.

A l’instar des sous bassins de la Canche, la fonctionnalité biologique du linéaire est fortement pénalisée par l’érosion des sols agricoles et le lessivage des surfaces imperméabilisées qui concernent plus de 30% de déficit d’accueil et de production pour l’espèces repère truite fario. En effet, les flux massifs de particules fines (minérales et organiques) vers le lit mineur des cours d’eau induisent le colmatage du substrat.

Le potentiel d’accueil et de production de ce tronçon de la Ternoise reste très important puisqu’en l’absence de perturbation anthropique, le milieu serait capable de produire et d’accueillir annuellement environ 200 truites fario (sur 1400 m) ce qui démontre le potentiel du cours d’eau en tant que ruisseau pépinière.

Les obstacles infranchissables qui entravent la continuité écologique sur l’axe Ternoise limitent toute possibilité de connexion entre la secteur concerné par le projet de ZNIEFF et celle existante au niveau de la confluence Ternoise/Canche. En cas de rétablissement de la continuité écologique (plan de restauration du SYMSAGEC), la distance entre ces deux ZNIEFF correspond toutefois au seuil de capacité migratoire pour l’espèce repère truite fario (10 km).

Comments on the delimitation

Le périmètre de la ZNIEFF reprend les contours du réservoir biologique désigné pour son intérêt piscicole reprenant une zone de frayère à salmonidés (Truite fario).