"La Moselle et ses affluents ont façonné les reliefs très échancrés des Côtes de Moselle. En érodant les plateaux calcaires du Jurassique, ils ont isolé une série de buttes-témoins situées en rive droite « Le Grand Couronné », dont le Mont-Saint-Jean à Jeandelaincourt. Culminant à presque 400 m, le Mont-Saint-Jean est un point haut du paysage de Seille et Mauchère. Faisant face à la Côte de Delme (en Moselle), cette butte témoin abrite une pelouse calcaire d’environ 6 ha sur ses flancs nord et est. L’aspect paysager complète la richesse naturelle du site avec une belle vue au nord sur la vallée de la Seille agricole et forestière. Après 1950, les premières plantations de pins noirs (Pinus nigra) ont été réalisées sur le plateau et les versants du Mont Saint Jean, jusqu’alors destinés au pâturage. La forte dynamique naturelle des résineux a conduit à la fermeture progressive de la pelouse, entraînant un appauvrissement floristique. Son exposition nord limite probablement aussi l’expression des espèces les plus thermophiles et accélère la succession vers les ourlets et les stades pré forestiers. La pelouse du Mont-Saint-Jean abrite ainsi un lot d’espèces (insectes et flore) classiques de ces milieux sans originalité marquée. La gestion conservatoire par pâturage ovin, activité historique sur le site, vise à préserver la pelouse de l’enfrichement et à améliorer la qualité globale de ces milieux. Situées dans la pelouse, quelques sapes militaires de la guerre de 14-18, servent depuis plusieurs années à l’hivernage de six espèces de chauves-souris dont deux sont rares à l’échelle de la Lorraine : le Petit Rhinolophe et le Grand Rhinolophe. En hiver, ces mammifères bénéficient de l’atmosphère tempérée et humide des espaces souterrains. Durant l’été, les pelouses calcaires et les reliefs de côtes du Grand couronné leur offrent des terrains de chasse idéaux. "