Les collines du Horst mulhousien, situées dans le bas-Sundgau au sud de Mulhouse et à l’est de la vallée de l’Ill, constituent les prémices du relief vallonné du Sundgau et présentent un paysage de vallons et de collines qui a résisté à l’affaissement général du fossé rhénan. Principalement composé de couches marneuses et calcaires déposées au Tertiaire, le sous-sol est recouvert d'une épaisse couche de loess d'origine éolienne déposée au Quaternaire. Le horst de Mulhouse comprend un réseau de failles dont la plus importante est matérialisée par le thalweg de la rue de l’étang à Rixheim.
Le site, tourné vers l'agriculture, se compose d'une mosaïque de milieux variés: vignes, prés de fauche, pâtures, jardins, vergers hautes-tiges, cultures, bosquets (Hêtraies-Chênaies), haies, etc.
L'intérêt écologique de ce site réside principalement dans la mosaïque arborée de ce territoire agricole diversifié, avec notamment une forte densité de vergers hautes tiges, haies et bosquets qui abritent une avifaune remarquable comme la Chevêche d'Athena, la Pie grièche écorcheur ou encore le Torcol fourmilier alors que les mammifères sont représentés par la Fouine, le Renard et le Blaireau. Les délaissés permettent l'expression de milieux dynamiques qui évoluent naturellement vers les stades préforestiers et qui présentent des structures particulièrement intéressantes pour la faune et la flore. Les vieux arbres à cavités sont notamment favorables à l'avifaune et cette zone est connue de longue date des naturalistes locaux, comme un des bastions de la Chevêche d'Athena dans le Haut-Rhin mais la situation s'est fortement dégradée les trente dernières années et s’il existe encore des zones favorables à la Chevêche d'Athena (HEYBERGER M. "La Chouette chevêche, une espèce... qui était commune", Saisons d'Alsace N. 88-89 : 118-122., 1985), la situation reste très fragile sur le secteur en raison de la destruction du patrimoine arboré et du développement de l'agriculture intensive, qui réduisent les gîtes et les zones de chasse. Le patrimoine arboré, au même titre que les chemins creux, participe à une fonction paysagère forte aux portes de l'agglomération mulhousienne. La fonctionnalité écologique de ce réseau arboré est à l'origine du patrimoine faunistique observé.
Dans certaines communes, comme à Rixheim, le caractère remarquable et la valeur patrimoniale des arbres a été reporté dans les documents d'urbanisme et dans le catalogue des arbres remarquables du Haut-Rhin.
Concernant le vignoble, assez étendu au XVI ème siècle sur les versants exposés sud-est, il n'en reste que quelques parcelles sur le versant est notamment, où l'on peut encore observer la Tulipe des vignes. Les milieux prairiaux et les structures arborées ont, outre un intérêt écologique et paysager, une fonction importante de régulation des eaux de ruissellement, notamment lors d'épisodes orageux. En effet, la topographie associée aux labours et aux orages engendre des coulées de boues importantes qui participent à l'érosion des sols et à la pollution des sols et des eaux (nitrates).
Les principales menaces sur ce secteur sont donc liées à l'urbanisation sur les versants et au développement de l'agriculture céréalière. Le développement des pratiques de loisirs motorisés peut également être une contrainte à terme (érosion des sols, dégradation des chemins creux, bruit...).
Ce site, qui correspond à une zone étendue de fort intérêt patrimonial homogène de type complexe (mosaïque d'habitats), a été délimité sur la base de la répartition des espèces (notamment la faune, en raison de ses besoins écologiques: Blaireau, Chevêche), mais surtout sur la répartition des habitats, formant un ensemble cohérent (topographie et occupation du sol) qui forment un ensemble homogène pour la faune notamment. La mosaïque d'habitats, et notamment le réseau arboré, souvent lié au réseau de chemins creux, présente également une fonctionnalité importante (écologie du paysage) en lien les espaces agricoles qui se développent au sud de la zone. Les plantes patrimoniales sont davantage représentées sur la commune de Riedisheim mais cela est sans doute du à une pression d'observation plus importante de la part des naturalistes.