ZNIEFF 430002178
VERGER A GRAINES

(n° regional: 45007001)

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Commentaire général

 

Située sur le premier plateau du Jura, à une altitude comprise entre 550 et 700 mètres, la forêt des Moidons est une vaste forêt domaniale couvrant une superficie totale de 6 740 hectares. Elle s’étend, du nord au sud entre Ivory et Valempoulières, et d’est en ouest entre Andelot-en-Montagne / Chilly-sur-Salins et La Châtelaine. Composée principalement d’anciens taillis-sous-futaie en voie de régularisation depuis les conversions sylvicoles des années 1980, elle recouvre un substrat principalement constitué de calcaires, alternant par endroits avec des lits marneux. Localement, des calcaires riches en nodules siliceux sont, à l’issue de la dissolution du carbonate de calcium, à l’origine de chailles, formant parfois de grands placages qui masquent l’influence du calcaire sur la pédogénèse. Les sols qui en découlent sont alors plus ou moins acides. Ces formations géologiques, alternant roches dures et roches tendres, sont à l’origine d’un relief mollement accidenté, laissant apparaître, là où l’eau a joué un rôle érosif ancien, des vallons étroits aux versant plus marqués dont le fond est actuellement dépourvu de cours d’eau (gouttières sèches).

 

La forêt des Moidons, tournée principalement vers la production de bois, a connu, comme beaucoup d’autres durant le vingtième siècle, une sylviculture de transformation par la plantation d’espèces résineuses, principalement sapin pectiné et épicéa commun, laissant de moins en moins de place au développement d’une végétation indigène et d’une flore originale. Mais c’est aussi pour les mêmes raisons anthropiques qu’une espèce rare et protégée en France a fait sa réapparition dans cette unique station jurassienne et franc-comtoise qu’est le verger à graines de la Forêt des Moidons. Il s’agit de la campanule cervicaire, qui doit sa réapparition à la faveur de travaux d’éclaircies dans les plantations du verger à graines. Cette espèce affectionne les sols légèrement acides et frais d’habitats semi-ombragés tels que les ourlets internes. Qualifiée d’espèce à éclipse, elle disparaît aussitôt que le milieu se stabilise et se referme, puis réapparaît à la faveur des ouvertures de la canopée. Elle est accompagnée d’une autre espèce d’intérêt patrimonial dont le site est également la seule station jurassienne contemporaine, le lycopode en massue, protégé en Franche-Comté.

 

Statut de protection

 

Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site. Cependant, la présence de deux espèces végétales protégées, l’une au niveau national, l’autre au niveau régional, implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêtés ministériels du 20.01.82 et du 22.06.92).

 

Objectifs de préservation

 

Actuellement, le site est voué à un usage particulier. D’une manière générale, les vergers à graines forestières ont pour objectif de conserver des espèces d’arbres remarquables, sélectionnés pour leurs qualités. Le but est de produire des semences pour améliorer les caractéristiques techniques ou génétiques de certains arbres forestiers, le tout en évitant de passer par la multiplication végétative qui conduit au clonage.

 

Les principales menaces qui pèsent sur la pérennité de la campanule cervicaire sont liées à l’évolution naturelle de la végétation : fermeture des clairières et densification de la canopée. La gestion du milieu passe donc par la mise en place de mesures de restauration du milieu. Afin de faciliter un éclairement suffisant au sol, il convient de réaliser régulièrement des éclaircies, suivies d’un léger travail du sol qui favorisera la germination des graines. Dans le même ordre d’idée, une certaine attention doit être portée à l’exportation des rémanents issues des coupes, mais aussi au contrôle du développement d’espèces comme la fougère aigle et la ronce, très actives sur ce type de sols lorsque des ouvertures dans le couvert sont réalisées.

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