ZNIEFF 430002190
FLANC SUD-EST DU MONT RIVEL

(n° régional : 46000003)

Commentaires généraux

Description

 

Au nord de Champagnole, le Mont Rivel, culminant à 812 mètres, constitue une butte témoin typique. Il s’est trouvé isolé du plateau de Champagnole par l’érosion, en particulier d’origine glaciaire, puisque la calotte jurassienne a atteint ce mont à plusieurs reprises au cours de l’ère Quaternaire. Sur le plan géologique, les marnes grises du faciès Argovien (Jurassique supérieur) sont prédominantes. Elles ont été exploitées dans une carrière à ciel ouvert jusqu’en 1995. Ces caractéristiques géologiques sont à l’origine de la spécificité écologique de la zone située sur le flanc sud-est de ce mont.

 

Les habitats y sont représentés par des formations de pelouses plus ou moins évoluées et en voie d’enfrichement. Les groupements identifiés ici sont typiques des pentes marneuses de cette région naturelle :

- association marnicole à plantain serpentant et lotier maritime, d’affinité montagnarde ;

- formation à danthonie retombante et brachypode penné, à tendance acidicline, témoignant de phénomènes de décalcification en surface.

 

Les groupements de pelouses s’installent à la faveur de conditions écologiques particulières : sols peu épais, relative pauvreté en éléments nutritifs, ensoleillement important. En outre, les formes sur marnes sont soumises à des contraintes supplémentaires (fort contraste hydrique au cours de l’année avec alternance de phases d’engorgement et de sécheresse prononcée, faible stabilité des sols constamment rajeunis par l’érosion, d’où une topographie typique en marches d’escalier, humus peu épais). Les conditions contraignantes entraînent la sélection d’un cortège floristique caractéristique, riche en éléments d’affinité méditerranéenne. L’association à plantain serpentant et lotier maritime est globalement peu répandue dans la région. Elle se caractérise en général par une grande valeur floristique, à la fois en termes de diversité et d’abondance d’espèces rares et menacées. C’est le cas sur ce site, où plusieurs plantes protégées en Franche-Comté ont été recensées.

 

L’évolution naturelle en l’absence d’entretien, suite à l’arrêt des pratiques agro-pastorales, tend vers une recolonisation de la forêt, ce qui se traduit par la progression de différents faciès plus compétitifs, tels que des ourlets (à coronille bigarrée ou à fougère aigle) et des fourrés (à genévriers, à troènes et prunelliers). Les hêtraies-chênaies à aspérule odorante constituent la phase terminale de cette dynamique. De ce fait, cette zone, auparavant considérée comme très typique, se trouve désormais dans un état de conservation moyen. Deux groupements particulièrement intéressants sur le plan écologique, autrefois signalés sur ce site, n’y ont pas été revus (bas-marais alcalin et hêtraie calcicole thermophile), de même que la grassette commune, plante typique des formations marécageuses, protégée dans la région.

 

Ces milieux sont également des lieux d’accueil privilégiés pour une faune typique (oiseaux, reptiles et insectes notamment).

 

Statut de protection

 

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence de plantes protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 22/06/92).

 

Objectifs de préservation

 

D’une manière générale, les pelouses sont des milieux semi-naturels relictuels et en régression. Sur ce site, la principale menace identifiée est liée à l’enfrichement, avec une évolution très dynamique par endroits. De ce fait, les éléments qui faisaient la typicité du site ont disparu ou risquent de disparaître à court terme. Il apparaît donc urgent de mettre en place un programme de préservation, afin de débroussailler les secteurs les plus enfrichés, tout en respectant les habitats et leur sensibilité. L’alternance de plages herbacées ouvertes et plus boisées, associée à une structuration hétérogène des lisières, s’avère particulièrement favorable à une bonne diversité biologique.

Commentaires sur la délimitation
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