ZNIEFF 430002214
LA BASSE VALLEE DU DOUBS EN AVAL DE DOLE

(n° regional: 14040000)

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DESCRIPTION

Avec la Saône dont il est l'affluent principal, le Doubs est le plus important cours d'eau du centre-est de la France. Le secteur de la basse vallée jurassienne, de Dole jusqu'à la limite de la Saône-et-Loire, comprend un linéaire de près de 40 kilomètres. Après la traversée de Dole, qui marque la fin de son parcours encaissé, le Doubs s'engage dans le fossé bressan. La pente s'atténue nettement et la rivière gagne une vaste zone d’épandage alluvial tertiaire correspondant à la région agricole du Finage. Dans cette vaste plaine, la vallée se démarque sous forme d'un ruban d'eau et d'arbres mélangés. Le Doubs y décrit de nombreux méandres dans un lit majeur atteignant 2 kilomètres de large, sur des alluvions récentes composées de cailloutis calcaires. Sur ce tronçon, son parcours est marqué par la confluence avec la Loue, son principal affluent, à Parcey.

Les débits sont abondants mais irréguliers du fait du régime pluvio-nival. Dès le Moyen Age, l'homme a tenté de se protéger des crues en construisant des digues. Entre celles-ci, le Doubs bénéficie d'un large espace de liberté, où les processus de régénération périodiques et les échanges entre les différents compartiments de l'hydrosystème (chenal, nappe et systèmes latéraux) restent fonctionnels.

De fait, la géomorphologie est caractéristique : berges meubles abruptes, grèves caillouteuses, mortes et autres annexes hydrauliques. Cet écosystème alluvial de grande ampleur est l'un des rares qui soit encore bien préservé au niveau national et même européen.

La diversité des groupements végétaux y est tout à fait exceptionnelle :

- formations ligneuses, bien représentées, comprenant des forêts alluviales relictuelles et des saulaies riveraines ;

- différents types de milieux ouverts étroitement juxtaposés, répartis en fonction du degré d'inondabilité et d'hydromorphie, dont certains sont rarissimes en France . pelouse sèche sur alluvions, prairies mésophiles ou hygrophiles, ourlets humides exubérants, roselières hautes, formations amphibies, végétation aquatique flottante ou immergée dans les « mortes » et les anses calmes de la rivière, et même des groupements pionniers originaux apparaissant sur les substrats émergés temporairement.

La flore associée compte 25 espèces remarquables, dont douze sont protégées en France ou dans la région, comme la gratiole officinale, le butome en ombelle, l'œnanthe fistuleuse et l'euphorbe de Séguier. La faune est caractéristique des milieux aquatiques et humides. Nombre d'oiseaux en régression trouvent ici les habitats spécialisés nécessaires à leur nidification : bancs de graviers (petit gravelot, sterne pierregarin, œdicnème criard), berges abruptes (guêpier d'Europe, hirondelle de rivage), roselières étendues (héron pourpré), saulaies (gorge-bleue à miroir, rapaces), prairies humides (courlis cendré, vanneau huppé). Les riches peuplements de libellules, de reptiles et d'amphibiens attestent d'une bonne qualité écologique, de même que la présence de plusieurs espèces de chauves-souris, de musaraignes et du castor d'Europe. Enfin, le potentiel piscicole reste élevé, bien que les populations de certaines espèces emblématiques aient fortement régressé.

Neuf ZNIEFF de type 1 sont incluses dans cette zone.

STATUT DE PROTECTION

Cette zone est incluse dans le site Natura 2000 « Basse vallée du Doubs ». En outre, l'île du Girard, à la confluence entre le Doubs et la Loue, est une Réserve Naturelle Nationale.

OBJECTIFS DE GESTION

Outre sa richesse écologique exceptionnelle, cette zone assure des fonctions de champ d’expansion des crues et d’auto-épuration des eaux.

La préservation de ce secteur doit s’articuler autour de deux axes, tout en prenant en compte les nombreuses activités humaines :

- respect de la dynamique alluviale naturelle dans l'espace de liberté, afin de limiter les conséquences physiques de l’incision du lit mineur (consécutive notamment aux extractions de granulats) et de préserver la fonctionnalité des systèmes latéraux et des frayères ;

- maintien de la vocation prairiale des parcelles inondables, trop souvent converties en cultures ou en peupleraies, encouragement d'une agriculture extensive (limitation des intrants, retard de fauche) et pérennisation des boisements alluviaux.

La propagation des espèces invasives pionnières étant facilitée par la capacité de rajeunissement de la rivière, leur extension est à surveiller.

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