ZNIEFF 430002216
ILE DES LIENS, CHANTEREINE ET MORTES ENTRE LE PONT DE PESEUX ET LONGWY

(n° regional: 14040002)

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DESCRIPTION

 

Après Dole, le Doubs entame la partie aval de son cours avec l'entrée dans le fossé bressan. Dans cette vallée élargie, il s'écoule alors sur une vaste zone d'épandage alluvial tertiaire correspondant à la petite région agricole du Finage. Sur le tronçon entre Peseux et Longwy, à l'aval de la confluence avec la Loue, d'importants travaux ont été réalisés au XIXème siècle : recoupement artificiel des méandres de l'île des Liens et de Chantereine, puis endiguement et extraction massive de granulats au XXème siècle. Malgré les impacts résultant de ces travaux (incision du lit et disparition de mortes), le cours d'eau conserve dans l'espace inter-digue une fonctionnalité de basse vallée en matière d'hydraulique et de transport solide. Une géomorphologie alluviale caractéristique est visible dans le paysage : berges meubles abruptes érodées, grèves caillouteuses, mortes et autres annexes.

 

Ce tronçon de la basse vallée du Doubs englobe différents milieux, à l'origine de sa qualité biologique : deux longues mortes (les Chantereines et les Jousserots), une petite île en amont de la confluence entre l'Orain et le Doubs et une bande de pelouse en bordure de la morte des Jousserots (sur l'île des Liens). Il en résulte une grande diversité d'associations végétales remarquables étroitement imbriquées : ripisylves relictuelles des grandes forêts alluviales (saulaies, aulnaies-frênaies et frênaies-érablaies), complexes de végétation aquatique, ourlets humides, formations de hautes herbes, fourrés et prairies humides. Les mortes recèlent des espèces protégées comme le jonc fleuri, l'hottonie des marais, la petite naïade, la naïade marine et la berle à larges feuilles. La basse vallée du Doubs abrite les seules stations régionales de cette plante. L'intérêt botanique est renforcé par la présence de l'euphorbe de Séguier sur les bancs d'alluvions. Cette espèce xérothermophile est également protégée en Franche-Comté.

 

La valeur faunistique de cet ensemble de zones humides est remarquable. La basse vallée du Doubs constitue en effet un corridor d'échanges écologiques. De nombreuses espèces d'oiseaux inféodées à cet environnement particulier et menacées sur le territoire français s'y reproduisent : martin-pêcheur, faucon hobereau et courlis cendré. L'îlot accueille en outre le petit gravelot, le bruant des roseaux et l'hypolaïs polyglotte. L'intérêt piscicole des deux mortes renforce l'importance biologique de la zone.

 

 

 

STATUT DE PROTECTION

 

Ce secteur est inclus dans la zone Natura 2 000 " Basse Vallée du Doubs, de Falletans à Annoire ". En outre, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés des 17/04/81 pour les oiseaux, 22/06/92 pour la flore et 17/04/81 pour les oiseaux).

 

 

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

La richesse écologique de la zone ne doit pas occulter les problèmes de fonctionnalité de l'hydrosystème. Tout en incluant les nombreuses activités humaines et surtout les différents types d'exploitation agricole, la gestion patrimoniale optimale doit s'articuler autour de deux axes :

 

- respect de la dynamique alluviale naturelle (préservation d'un espace de liberté latéral suffisant au titre du SDAGE) afin de limiter les conséquences physiques de l'incision du lit mineur et d'autoriser le renouvellement des écosystèmes pionniers caractéristiques ;

 

- maintien des prairies inondables exploitées de façon extensive et des boisements alluviaux. Les cultures et peupleraies déjà bien implantées sur les ilions constituent à ce titre une menace.

 

En l'absence d'une politique cohérente à l'échelle de l'hydrosystème, comprenant également une reconquête de la qualité de l'eau, les capacités fonctionnelles de champ d'expansion des crues, d'auto-épuration et de lutte contre l'érosion seraient diminuées. En outre, avec l'appauvrissement de la biodiversité, les valeurs halieutique (zone de fraie du brochet), cynégétique ou naturaliste seraient altérées. La progression des espèces invasives est aussi à surveiller.

 

 

 

 

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