ZNIEFF 430002239
LA COMBE DU LAC

(n° régional : 40000002)

Commentaires généraux

COMMENTAIRE GENERAL

Située sur les communes de Lamoura et Prémanon, au pied de la Forêt du Massacre, la Combe du Lac occupe environ la moitié d’un synclinal très allongé d’axe nord-est/sud-ouest, encadré de part et d’autre par des versants marqués, recouverts en majeure partie de forêts. L’altitude y varie de 1150 à 1230 m. Le fond de cette vaste dépression est occupé par d’importants dépôts résultant de l’érosion du substrat en place par les glaciers au début du Quaternaire. De nature imperméable, ils sont donc favorables au développement de zones humides. La multitude de sources naissant soit sur les versants, soit au contact des tourbières explique la présence de nombreux petits rus et du Bief Froid, alimentant principalement le lac de Lamoura.

 

Ces conditions particulières sont à l’origine d’un complexe marécageux exceptionnel et de grande valeur écologique et paysagère. Sept tourbières composent un chapelet plus ou moins continu, à l’origine d’un bel éventail de milieux marécageux : tourbières bombées actives, gouilles, tremblants tourbeux, bas marais alcalin ou acide, tourbières boisées (boulaie et pessière, parsemées de pins à crochets et hébergeant parfois la rare racine de corail, petite orchidée protégée). D’autres formations végétales liées à la présence de l’eau  (prairies à molinie, mégaphorbiaies, roselières…) ou plus mésophiles (prairies de fauche, pâturage…) séparent ou cernent chacune de ces tourbières. La végétation aquatique, à base de Characées, occupe en partie le lac lui-même, qui accueille d’ailleurs le potamot allongé.

Cette vaste mosaïque de communautés héberge plus de 180 espèces végétales dont 10 bénéficient d’une protection nationale (lycopode des lieux inondés, rossolis à feuilles rondes, laîche des bourbiers… par exemple) et 13 d’une protection régionale, dont la grassette commune. La tourbière du Grand Boulu abrite d’ailleurs 2 espèces très rares en Franche-Comté, les épilobes à feuilles d’alsine et à feuilles de mouron.

 

La faune n’est pas en reste. Le lac héberge en effet plus de 40 espèces d’insectes. 4 espèces de papillons de jours (apollon, azuré du serpolet, solitaire et nacré de la canneberge) bénéficient d’une protection nationale. Parmi les odonates, une libellule rarissime en France, la leuchorrine à front blanc, et connue seulement de deux sites dans la région, est également protégée. Le brochet est un hôte du lac, tandis que la truite colonise les petits ruisseaux afférents. La présence de la grenouille rousse complète la qualité biologique du site.

 

STATUT DE PROTECTION

Ce secteur a été retenu comme site d’intérêt communautaire par la Directive Habitat qui assure une protection des milieux en même temps que des espèces. Auparavant, les arrêtés ministériels des 20.01.1982, 8.12.88, 22.06.1992 et 23.04.07 assuraient indirectement la protection de ce site puisque tout acte de destruction à l’encontre de ces espèces et de leur biotope est interdit.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Plusieurs activités menacent ce site et en premier lieu les aménagements liés au tourisme hivernal et à la fréquentation du lac en été. La seconde menace provient des activités agricoles exercées en périphérie du site. Enfin, dans une moindre mesure, les dépôts en tout genre, l’embuissonnement lié à l’abandon des activités agricoles extensives, le drainage… complètent ce panel de nuisances.

 

Afin de maintenir la qualité des habitats naturels qui composent ce site, plusieurs objectifs sont à viser. Ils passent tout d’abord par la limitation de la fréquentation du site, en canalisant le public sur un sentier aménagé et l’arrêt des aménagements touristiques. La qualité physico-chimique de l’eau du lac et des ruisseaux peut être contrôlée par la limitation de l’emploi des fertilisants et la mise en place d’un plan d’épandage dans les prairies périphériques des tourbières et des systèmes aquatiques, l’arrêt de tout pompage dans le plan d’eau, l’interdiction de tout dépôt sur le site et la gestion raisonnée de la faune piscicole. La mise en pratique de mesures agro-environnementales sur les prairies de transition permettrait de maintenir une activité agricole extensive, tout en évitant la fermeture du milieu.

Commentaires sur la délimitation
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