ZNIEFF 430002253
TOURBIERE DU MOULINET ET DES MUSSILLONS

(n° regional: 41047003)

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DESCRIPTION

 

Située dans la vaste dépression du Grandvaux, dans le département du Jura, la tourbière du Moulinet et des Mussillons s’étire sur la commune de Grande-Rivière, selon un axe d’orientation générale nord-est/sud-ouest. On retrouve cette orientation dominante dans la succession de plis et de combes parallèles qui constituent cette région du massif jurassien. Les phénomènes glaciaires du début du Quaternaire ont laissé de nombreuses traces du retrait des glaciers. En effet, le sous-sol constitué généralement de niveaux calcaires du Crétacé est recouvert, en de très nombreuses localités et plus particulièrement dans le fond des combes, de dépôts fins glaciaires d’âge würmien, parfois entrecoupés d’alluvions tourbeuses. La configuration des lieux sur le site (dépression bordée de versants marqués sur la limite orientale), l’imperméabilité des sols et les conditions climatiques particulièrement rudes (froid durable, précipitations abondantes, peu de périodes sèches) sont à l’origine de l’installation de milieux inféodés à l’eau.

La tourbière du Moulinet et des Mussillons n’échappe pas à la règle. Dans la partie nord, alternent bas marais, alcalins et acides, et tourbières hautes actives. Le centre du site est occupé par une tourbière boisée où domine le bouleau pubescent.

La partie sud est plus homogène. Les milieux très originaux sont plus rares, uniquement représentés par des prairies oligotrophes. Ils laissent alors la place à des prairies humides riches en éléments nutritifs et à des mégaphorbiaies, formations dominées par des plantes herbacées à grand développement.

La flore est exceptionnelle sur le site puisque l’on dénombre deux espèces protégées à l’échelle nationale, l’andromède à feuilles de polium et la valériane grecque, et sept à l’échelle régionale : grassette commune, troscart des marais, orchis odorant, gentiane des marais, pédiculaire des forêts, séneçon à feuille en spatule et prêle panachée. D’autres plantes typiques de ces milieux ajoutent encore à l’intérêt exceptionnel du site : parnassie des marais, canneberge, petite douve, trèfle d’eau...

Ces milieux offrent également des conditions favorables à de nombreux insectes liés à la présence de l’eau et parmi eux, l’orthétrum bleuissant, la cordulie arctique et la cordulie à taches jaunes.

 

STATUT DE PROTECTION

 

Ce site, retenu d’intérêt communautaire par la Directive Habitats, bénéficie d’une protection des milieux en même temps que des espèces. Par ailleurs, la présence d’espèces végétales protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux dites espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20.01.1982 et 22.06.1992).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Plusieurs menaces pèsent sur la pérennité de ce site au patrimoine naturel exceptionnel. L’abandon des pratiques agro-pastorales se traduit par la recolonisation progressive des milieux ouverts par les espèces ligneuses, notamment dans les prairies humides. La pose de drains conduit à un assèchement progressif et à une modification du régime hydrique. Une fréquentation du public, mal maîtrisée, entraîne une nuisance supplémentaire.

La préservation du site passe donc par plusieurs actions qui visent à rétablir et maintenir l’équilibre hydrodynamique du site (abandon total de drainage, forage ou creusement de plan d’eau) et à maîtriser la dynamique naturelle de la végétation qui, en l’absence de toute intervention, conduit peu à peu à des stades de végétation forestière. Des pratiques agricoles extensives et un débroussaillement occasionnel permettront d’atteindre cet objectif. Enfin, la fréquentation du public doit être canalisée et raisonnée tout en maintenant une politique d’éducation à l’environnement et à l’intérêt patrimonial du site.

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