ZNIEFF 430002273
MONT DE THORAISE

(n° regional: 33000004)

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DESCRIPTION

En bordure nord-occidentale du plateau dubisien, le relief est fortement marqué par le faisceau bisontin. Cette étroite bande anticlinale, disloquée, plissée et faillée, participe à l'encaissement de la vallée du Doubs. A l'aval de Besançon, le Mont de Thoraise constitue l'un des derniers contreforts vigoureux de la vallée du Doubs, qui parcourt ensuite un paysage plus vallonné. Ce site domine ainsi de 150 m la rivière, sous forme d'une bordure de plateau aux pentes abruptes. Essentiellement forestier, le Mont de Thoraise est surligné par des barres rocheuses calcaires, constituant un très bel ensemble paysager.

 

D'une manière générale, les parois présentent un fort intérêt patrimonial en raison de leur nature primaire et de leur fonction de refuge pour de nombreuses espèces très spécialisées. Au Mont de Thoraise, les groupements de paroi sont toutefois appauvris et clairsemés en raison du contexte très forestier des pieds de falaise.

 

En contrebas des barres rocheuses, les versants abritent deux forêts typiques des expositions froides de la moyenne vallée du Doubs. La partie supérieure des pentes, alternant entre une roche affleurante et d'abondants éboulis pierreux, est le domaine d'une hêtraie, très enrichie en tilleul à grandes feuilles. La présence de cet habitat à cette altitude est très intéressante, compte-tenu de sa capacité à accueillir des espèces montagnardes. Parmi le cortège hygrosciaphile rencontré à Thoraise, le polystic à soies se démarque grâce à son statut de protection en Franche-Comté. Dans la partie inférieure des pentes, l'approfondissement des sols profite à une hêtraie-chênaie calcicole d'ubac. Outre leur intérêt communautaire, ces formations constituent un refuge pour de nombreuses espèces. L'inaccessibilité des pentes les plus fortes favorise en effet la conservation d'arbres morts pour des communautés animales et végétales étroitement liées à cette ressource, beaucoup plus rare dans les forêts exploitées, et offre des zones de quiétude aux mammifères forestiers.

 

En surplomb des barres rocheuses, la sécheresse du substrat permet le développement d'un liseré discontinu de chênaie-charmaie mésoxérophile, dominant un sous-bois de houx, de fragon et de lauréole. Quelques plantes thermophiles s'y développent, comme la potentille à petites fleurs, assez rare en Franche-Comté et cantonnée à la moyenne vallée du Doubs. Enfin, l'arrière du plateau est occupé par une chênaie-charmaie-hêtraie neutrophile, agrémentée de quelques vastes dolines dissymétriques, opposant un rebord abrupt en forme de croissant exposé au nord à une partie moins inclinée. Une tillaie-charmaie de ravin colonise ces blocs grossiers et stabilisés, couverts de polypode vulgaire et de scolopendre.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de deux plantes protégées régionalement par l'arrêté du 22.06.92 assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

La conservation de ce site passe par la conduite d'une exploitation forestière respectueuse de la haute valeur patrimoniale des groupements de versants. Cela implique la proscription de tout nouvel enrésinement et la préférence du débuscage au câble lors des récoltes plutôt que la création de nouvelles pistes. La spécificité des forêts de pente plaide également en faveur d'une gestion jardinatoire par bouquets ou pied à pied, voire même d'un abandon de l'exploitation pour les peuplements forestiers à faible potentialité. Par ailleurs, il est dommage que le girobroyage de la végétation sous la ligne électrique soit généralisé à certaines corniches alentours, puisque les ronciers résultant de cette pratique présentent peu d'intérêt et se développe aux dépends de groupements plus typiques. Enfin, il convient de gérer de manière satisfaisante les déchets occasionnés par la forte fréquentation du belvédère.

 

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