ZNIEFF 430002349
LE CIGLE DE TERNUAY

(n° regional: 50174003)

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DESCRIPTION

Le Cigle de Ternuay est localisé sur les plateaux et massifs prévosgiens appartenant à la région naturelle dite " plateau des Mille Etangs ". Cette vaste zone est implantée non loin du rebord du plateau surplombant la vallée de l'Ognon.

Ce site d'un grand intérêt scientifique, pédagogique et paysager permet de découvrir sur une surface relativement réduite tous les stades de colonisation végétale, depuis les sols mis à nu par écobuage jusqu'à la forêt de feuillus. Des rochers de grès affleurants sont d'abord colonisés par des lichens puis par des mousses. Ces milieux ouverts évoluent vers une lande à callune et à fougère aigle lorsque le sol devient suffisamment épais. Le lycopode en massue, plante pionnière affiliée aux fougères et protégée dans la région, s'y rencontre. Par la suite, la lande est peu à peu recouverte par une première strate arborescente éparse à tremble, bouleau verruqueux et chêne sessile, qui évolue ensuite vers une hêtraie-chênaie acidiphile sur sols plus profonds.

De cet ensemble naît un paysage très particulier, enrichi de zones humides tourbeuses à la faveur d'affleurements imperméables. En effet, l'altitude, le climat froid et très humide, le substratum géologique gréseux associé aux placages glaciaires, la nature acide des eaux de ruissellement et des précipitations ainsi que le relief peu accidenté sont autant de conditions favorables à la formation de tourbières dans ce secteur.

Quelques petites pièces d'eau en voie de comblement par la végétation sont également présentes. Laissés à l'abandon, ces étangs témoignent de l'évolution spontanée de la végétation, de la cariçaie (peuplement de laîches) à la lande humide en passant par divers stades de tourbières (bas-marais acides, tourbières hautes).

Sur le plan floristique, les tourbières à sphaignes recèlent un cortège d'espèces adaptées à cet environnement. Les rossolis à feuilles intermédiaires et à feuilles rondes, la scheuchzérie des marais (toutes trois protégées sur le territoire national), le trèfle d'eau et la canneberge (menacée en France) comptent parmi les plus remarquables.

La faune associée à ces milieux renforce la valeur écologique de cette zone. La grenouille rousse et le lézard vivipare trouvent ici des biotopes propices à leur reproduction. Parmi les libellules recensées, quatre espèces sont prioritaires : le sympétrum noir, l'orthétrum bleuissant, la leucorrhine douteuse et la cordulie arctique. Ce cortège, qui présente une forte typicité, reste toutefois très fragile et fortement menacé par le processus naturel de comblement des gouilles présentes sur le site.

 

STATUT DE PROTECTION

La zone est incluse dans le site Natura 2 000 " Plateau des Mille Etangs ". En outre, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82, 22/06/92 et 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Les tourbières de Haute-Saône s'étendent sur moins de 250 hectares pour une centaine de sites. Compte tenu de sa valeur et de la rareté des habitats représentés, la sauvegarde de cette zone est prioritaire. Totalement abandonné des activités humaines en raison de l'extrême pauvreté des sols (hormis une fréquentation pour la cueillette des myrtilles), ce secteur subit peu de menaces. L'évolution naturelle de ces milieux conduit à un enfrichement progressif ; l'extension des zones tourbeuses actives s'en trouve limitée. Des opérations de gestion visant à maîtriser la colonisation par les ligneux seraient à programmer pour assurer le maintien en l'état du site. Ces boisements ont toutefois été fortement affectés par la tempête de 1999 entraînant de nombreux chablis. Par ailleurs, il convient d'éviter toute opération de drainage ou d'assainissement dans les environs. De même, l'apport d'engrais, qui peut provoquer un déséquilibre trophique du milieu néfaste à la faune et à la flore, est déconseillé. La faible représentation des habitats aquatiques nécessaires à la reproduction des libellules constitue ici un facteur limitant et implique leur prise en considération.

 

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