ZNIEFF 430004255
CÔTE DE GRACHAUX, PLANCHE DE VERMOT ET DES CHANOTS

(n° regional: 44158005)

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DESCRIPTION

Entre les vallées de la Saône et de l'Ognon, les Monts de Gy constituent la partie méridionale des plateaux centraux de Haute-Saône. Ces formations géologiques calcaires et marno-calcaires sont datées du Jurassique moyen à supérieur. Bien que la forêt de feuillus prédomine, les paysages sont néanmoins très diversifiés avec une mosaïque de pelouses sèches, friches, pâturages, cultures, vignes et vergers. La zone englobe plusieurs entités de pelouses sèches. Les contours se limitent aux milieux les plus intéressants sur le plan écologique, en excluant au maximum les cultures intensives. La Côte de Grachaux, la plus vaste du secteur, s'étend sur une grande partie d'un coteau orienté au sud-est. Les Chanots, la Planche de Vermot (Au Grillot) et les Combes (au sud de la RD 5) se révèlent plus enfrichés. Une carrière en activité est présente au sud de la zone.

Les pelouses sont des formations herbacées assez basses qui s'installent à la faveur de sols superficiels, voire squelettiques, à forte perméabilité, donc dépourvus de réserve en eau, dans des sites bénéficiant d'un fort ensoleillement. Les pelouses sont caractérisées par une association mésoxérophile à brome dressé et fétuque de Léman. Les dalles affleurantes accueillent des formations écorchées à orpins. L'ensemble est complété par des pâturages mésophiles. Sur ce site, tous les faciès d'évolution des pelouses sèches sont représentés, allant des pelouses ouvertes à la chênaie-charmaie calcicole, en passant par les ourlets et fruticées, ce qui témoigne d'une dynamique de recolonisation de la forêt. Ces milieux imbriqués constituent des écosystèmes d'une remarquable diversité.

Malgré une fermeture importante du milieu, les pelouses de Grachaux recèlent quelques plantes remarquables, dont l'orpin élégant (l'une des deux stations haut-saônoises) et le trèfle strié (protégé dans la région). La présence de ces deux espèces plutôt acidiclines témoigne de l'existence de plaques de décalcification.

La faune est typique de ces milieux structurés en mosaïque : alouette lulu, torcol fourmilier, engoulement d'Europe, lézard vert. Le cortège de papillons de jour est le plus riche des Monts de Gy, avec 37 espèces ; il inclut l'azuré du serpolet (protégé en France), l'azuré des cytises, ainsi que les hespéries de la mauve et de l'alchémille. Toutes ces espèces sont strictement liées aux pelouses rases. Le grand nègre, quant à lui, fréquente préférentiellement les boisements clairs, lisières et ourlets secs.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/09/09, 22/06/92, 23/04/07 et 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

L'évolution de ces milieux semi-naturels en l'absence d'intervention conduit à l'enfrichement. Face à une forte colonisation par la fruticée (prunelliers, genévriers), la mise en œuvre d'un programme de débroussaillage sélectif serait à envisager, afin de retrouver un recouvrement arbustif modéré (de l'ordre de 25 %), cette hétérogénéité de structure étant la plus favorable à une biodiversité élevée. Par la suite, un pâturage extensif permettrait de conserver cette ouverture du milieu. A cet effet, une contractualisation serait souhaitable, afin d'assurer la poursuite des pratiques extensives (absence de fertilisation, faible pression de pâturage et entretien minimum). La mise en culture des pelouses les plus productives est une autre menace active affectant ce site.

Un suivi plus approfondi des populations d'azuré du serpolet et une étude des possibilités de connexion avec des stations favorables apparaît indispensable à une meilleure évaluation du statut de l'espèce à l'échelle des Monts de Gy. En effet, la régression de ce papillon résulte non seulement de la réduction de ses habitats, mais également de l'isolement croissant des populations.

 

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