ZNIEFF 430007713
ETANG DU GRAND VIROLOT

(n° régional : 14038001)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La plaine de la Bresse s'étend entre la bordure externe de l'arc jurassien et le Massif Central. Au cours de l'ère tertiaire, cette partie nord du bassin d'effondrement du Rhône et de la Saône était occupée par un lac au fond duquel des alluvions se sont déposées sur de grandes épaisseurs. Le retrait progressif du lac bressan a laissé place à de vastes marécages.

La Bresse comtoise forme une entité paysagère et culturelle homogène, constituée d'un complexe interactif et cohérent d'étangs, de prairies et de boisements humides sur des sols peu perméables, dans un relief à peine vallonné. L'origine des étangs de Bresse semble remonter au XIIIe siècle. Ces plans d'eau peu profonds, à vocation piscicole le plus souvent, ont été créés par l'homme. La gestion traditionnelle a permis l'installation d'écosystèmes de grande valeur biologique.

Dans la partie médiane, l'étang du Grand Virolot (en connexion avec l'étang du Petit Virolot, intraforestier) s'insère en partie dans le bois des Vernes. Riches en calcaire, ses eaux sont de type oligo-mésotrophe (peu à moyennement chargées en éléments nutritifs). La végétation présente une zonation caractéristique, de la pleine eau vers les berges : plantes aquatiques (tapis flottants de nénuphars et de châtaigne d'eau), puis amphibies (roselière à phragmite associée à des communautés de grandes laîches) en ceintures concentriques et enfin boisements périphériques (saulaie arbustive et aulnaie marécageuse). Le site abrite des espèces devenant rares comme le séneçon des marais (seule station bressane), le pourpier des marais, le rubanier dressé et la petite naïade. Cette dernière est protégée sur le territoire franc-comtois.

L'intérêt faunistique est également remarquable. Le secteur présente une configuration attractive pour la reproduction d'une grande variété d'oiseaux d'eau (vaste surface d'eau libre, zones protégées au sein de la végétation). Il est fréquenté notamment par deux rapaces, le busard des roseaux et le faucon hobereau. Le héron pourpré et le fuligule milouin sont plus irréguliers. Bien qu'aucune espèce patrimoniale ne s'y reproduise, cette zone possède de réelles potentialités d'accueil de l'avifaune migratrice et participe à ce titre au réseau des étangs bressans. Les populations de batraciens sont bien diversifiées, avec la présence de cinq espèces protégées en France, dont le triton alpestre. La naïade au corps vert, libellule thermophile de plaine à répartition clairsemée, fréquente les eaux stagnantes encombrées par la végétation.

STATUT DE PROTECTION

Ce secteur est inclus dans la zone Natura 2 000 " Bresse jurassienne nord ". En outre, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 17/04/81, 22/06/92 et 19/11/07).

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Outre leur fonction d'habitat quasi-exclusif d'un certain nombre d'espèces rares et menacées, les étangs jouent un rôle important dans l'atténuation des pics de crue à l'aval (stockage des eaux de pluie) et de régulation des nutriments (lagunage).

La préservation de l'intégrité du milieu et de la qualité de l'eau ainsi que le contrôle du fonctionnement hydrologique sont les garants d'une bonne fonctionnalité écologique. Dans les étangs, la poursuite d'une pisciculture extensive est donc à encourager. L'eutrophisation serait notamment préjudiciable au maintien du cortège floristique inféodé à ces milieux. La pérennité de ces habitats est liée à la préservation des pratiques de gestion traditionnelles : limitation de l'artificialisation des rives, conservation et entretien respectueux des ceintures végétales actuelles, baisse du niveau des eaux en fin d'été. L'assec périodique, quant à lui, favorise la minéralisation de la matière organique. Enfin, le maintien des essences de feuillus, l'absence de drainage ou d'assainissement permettent de préserver le niveau de diversité biologique au sein des boisements périphériques.

Prospection 2018 :

Najas minor All., 1773, espèce déterminante ZNIEFF, notée en 1972 par Jean François Prost, n’a pas été revue en 2018.
L’étang présente une diversité d’habitats relativement élevée, sans menace particulière pesant sur leur maintien.
Un ilot de sénescence pourrait être mis en place sur les aulnaies marécageuses, pour favoriser leur maturité sylvigénétique (micro habitats dus au bois mort), en accord avec les propriétaires fonciers.

Commentaires sur la délimitation
Aucune information disponible