ZNIEFF 430007737
PRÈS DE L'ÉTANG DE LA PENNE

(n° regional: 41000027)

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Description

 

Dans la haute chaîne du Jura, l'étang de la Grange de la Penne occupe une dépression reposant sur des calcaires et marno-calcaires, comblée par des alluvions lacustres et de la tourbe. Très enclavée, cette zone s’insère dans un contexte de hêtraies mixtes et revêt un bel attrait paysager. Du fait de la dynamique d'eutrophisation qui conduit au comblement naturel de l’étang, la surface d’eau libre résiduelle est restreinte et peu profonde. Les abords sont très marécageux. Au sud, le site comprend également quelques belles clairières humides, occupées par de petites molinaies en mélange avec des formations de mégaphorbiaies à reine-des-prés et trolle d'Europe.

 

La végétation aquatique est constituée de nénuphars, potamots et pesse d’eau qui tapissent de grandes surfaces. Elle est relayée vers les bords par une roselière lacustre à prêle fluviatile, à laîche à bec et à massette à larges feuilles. Autour de l’étang, les ceintures végétales sont très bien développées. En particulier, une vaste magnocariçaie inondable à laîche raide forme de plantureux touradons sur une bonne partie du pourtour. Plus localement, on trouve également quelques groupements à laîche aigüe. Au nord et au sud, les grandes laîches cèdent peu à peu la place à de petites formations de bas-marais alcalin présentant une bonne diversité floristique. Côté nord, une aulnaie marécageuse se développe à l’extérieur de la cariçaie.

 

Bien qu’il ne recèle aucune espèce protégée, ce site revêt un grand intérêt pour la diversité de sa flore inféodée aux zones humides. Par exemple, la germandrée d’eau y est recensée ; cette plante assez rare, qui croît dans les zones inondées, est généralement menacée par les modifications des pratiques agricoles. En bordure du site, en conditions plus sèches, la calamagrostide argentée est également mentionnée.

 

En raison de sa diversité structurale, cette zone offre de réelles potentialités concernant l’entomofaune (libellules et papillons notamment) ; toutefois son caractère très marécageux complique fortement les possibilités de prospection. De ce fait, les cortèges d’insectes n’y sont pas connus de manière exhaustive. Cependant, plusieurs espèces d’un grand intérêt patrimonial y sont recensées, dont un papillon de jour protégé et extrêmement menacé en France ; de ce fait, la conservation de ce site revêt une importance majeure.

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection de l'espace n'a été mise en place en dehors des dispositions de la loi Littoral qui s'appliquent aux communes limitrophes du lac de Vouglans. En revanche, la présence d’un insecte protégé confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 23/04/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Comme pour l’ensemble des zones humides, les fonctions de ce secteur dans le cycle de l’eau sont importantes : rétention pendant les périodes pluvieuses, alimentation des nappes souterraines, auto-épuration des eaux de surface. Le maintien de la fonctionnalité écologique passe par celui des conditions hydrologiques (en tout état de cause, toute opération de drainage est à proscrire). En outre, ces zones marécageuses constituent des réservoirs de biodiversité d’une grande richesse.

 

Actuellement, l’état de conservation des milieux aquatiques semble plutôt favorable. Compte tenu des enjeux sur le plan entomologique, il est impératif de conserver la diversité de structure et de prendre des mesures de gestion conservatoire des espèces d’insectes rares. En particulier, au vu de la faible superficie des clairières subsistant au sud du site, il est urgent d'engager un programme de restauration de ces milieux ouverts. En ce sens, des opérations de dégagement sont à envisager, mais elles doivent être réalisées en étroite concertation avec un expert en entomologie. En effet, un défrichement trop brutal pourrait s'avérer extrêmement préjudiciable, puisqu’il détruirait les zones d'ourlets et de contact recherchées par nombre d’espèces animales. Les lisières hétérogènes sont en effet les plus riches sur le plan de la biodiversité.

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