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COMMENTAIRE GENERAL
La Montagne du Lomont s’étend au nord-est du département du Doubs, entre Baume-les-Dames et Blamont, à une altitude variant de 500 à 850 m environ. Vers l’est, elle est coupée transversalement par la vallée du Doubs, cette dernière s’élargissant progressivement depuis Saint-Hippolyte, même si le relief y est encore assez accidenté.
La pelouse de Pré Nicard occupe, sur une parcelle communale de Mambouhans (rattachée à la commune de Dambelin), le versant modéré d’une petite combe, sur le piémont nord de la Montagne du Lomont, à une altitude moyenne de 500 m. Le substratum est ici composé de niveaux marneux du Jurassique moyen dont les moutonnements si particuliers s’impriment en surface, dans le paysage. Ils forment le matériau parental de sols carbonatés, souvent calcaires.
Malgré une anthropisation marquée, due à l’exploitation de la marne autrefois puis au comblement des fosses d’extraction par des dépôts de matériaux, le site de Pré Nicard n’en reste pas moins exceptionnel au niveau patrimonial. La communauté végétale la plus représentée sur ce site est une pelouse marnicole du Tetragonolobo – Bromenion, qui tend à se fermer par progression de l’enfrichement. Malgré sa petite taille (surface d’un peu plus de 3 hectares), ce site est extrêmement riche en espèces végétales. En effet, pas moins de cent cinquante taxons ont ainsi été répertoriés, dont quelques espèces particulièrement intéressantes : épipactis des marais, parnassie des marais, laîche de Host, pédiculaire des forêts ou encore, chez les Bryophytes, Weissia rutilans.
Mais l’enjeu majeur du Pré Nicard réside dans la présence de l’orchis musc, connue depuis plus de 25 ans et suivie régulièrement par un contrôle de ses effectifs. Inféodée aux sols carbonatés, cette petite orchidée discrète supporte des taux d’humidité du sol très variables. Se rencontrant préférentiellement dans les pelouses gérées de manière extensive, elle est devenue très rare en France. Compte tenu du nombre de stations en Franche-Comté, la responsabilité de la région dans sa conservation est très élevée.
STATUT DE PROTECTION
Aucune mesure de protection n’est appliquée sur le site. La présence d’une espèce protégée d’intérêt régional implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêté ministériel du 22.06.92).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Actuellement, la menace liée à l’extraction de la marne semble avoir disparu. Par contre, on note une progression assez spectaculaire de l’envahissement des pelouses par des buissons, dont le genévrier commun, et par des pins. Le seul endroit du site où cet enfrichement est canalisé est le secteur sous la ligne électrique. La fermeture progressive de ce milieu est inquiétante en ce qui concerne la pérennité de l’orchis musc, espèce inféodée à des milieux ouverts herbacés, de hauteur réduite.
Les objectifs de préservation de la pelouse de Pré Nicard, permettant d’assurer l’avenir de cette petite plante, doivent viser à restaurer les secteurs de pelouses en entamant un plan de débroussaillage (gyrobroyage des fourrés, bûcheronnage sur les parties boisées ou composées de grands arbustes). Une fauche de printemps, dès la première année, permettra de réguler l’extension de certaines espèces sociales. L’hétérogénéité structurale de la pelouse et le nombre élevé d’espèces seront maintenus grâce au décapage de certains petits secteurs marneux. Le pâturage extensif de chevaux - et secondairement de bovins – permettra d’atteindre cet objectif s’il est mis en place en dehors de la période mi avril – fin août. Tout dépôt de gravats et autres détritus est interdit.
L’orchis musc bénéficie d’un plan de conservation afin de suivre l’évolution de ses effectifs et de pourvoir à sa protection. Il permet également un apport de connaissances sur la biologie et l’écologie de cette espèce.
