ZNIEFF 430007816
GROTTE ET FALAISE DU CHATEAU DE LA ROCHE

(n° regional: 38000005)

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COMMENTAIRE GENERAL

Les calcaires qui forment l’essentiel du substratum en Franche-Comté sont à l’origine d’un important réseau karstique, structure géomorphologique résultant de la dissolution de ces roches calcaires. Cette réaction chimique importante est à l’origine d’un paysage au relief tourmenté, caractérisé par des témoins de surface (dolines par exemple), mais surtout par un important réseau souterrain, constitué d’un ensemble de cavités et d’un réseau hydrographique plus ou moins développé, refaisant surface sous la forme de « résurgence ».

 

À l’est du département du Doubs, la rivière du même nom fait office de frontière naturelle avec la Suisse avant de s’écouler transversalement pour rejoindre le Dessoubre à Saint-Hippolyte. Durant ce trajet, le Doubs s’écoule dans une vallée encadrée de versants très marqués, surmontés le plus souvent de corniches, constitués de calcaires durs du Jurassique moyen et supérieur, soumis au phénomène karstique. De nombreuses cavités apparaissent alors souvent au pied de ces grandes barres rocheuses. La grotte du Château de la Roche en est un bel exemple. Avec la falaise qui la surmonte, elle forme un complexe intéressant aussi bien du point de vue de la faune que de la flore.

 

La grotte du Château de la Roche correspond à un grand porche, large de plus de 20 m et haut d’une trentaine de mètres, qui conduit à un réseau actif, constitué entre autres d’une rivière souterraine. Cette dernière s’écoule sous une voûte de 8 m de haut, sur une longueur totale de 2 km.

Comme dans les autres grottes, la température et l’humidité sont relativement stables tout au long de l’année et l’obscurité y est permanente. Ces conditions sont particulièrement propices à l’installation de petits mammifères particuliers, les chiroptères, au régime alimentaire exclusivement insectivore et qui sont les seuls à pouvoir se maintenir dans ces milieux. En fonction de la saison, ils vont migrer d’un site à l’autre, cherchant des lieux de mise bas, de transit, d’estivage ou encore d’hibernation.

 

Dans la grotte du Château de la Roche, le porche d'entrée accueille des colonies de noctules communes (de 50 à 70 individus) et de pipistrelles communes (plus de 50 individus), durant la période hivernale, en compagnie de trois ou quatre autres espèces dans la partie atteignant la rivière. En période estivale, on observe seulement, mais de façon régulière, quelques individus de grand rhinolophe et de minioptère de Schreibers, espèce exclusivement cavernicole. Par contre, cette cavité accueille de 20 à 300 individus de cette espèce durant ces phases de transit.

 

La falaise qui jouxte cette cavité est colonisée par une végétation saxicole, dans les minces anfractuosités de la roche. Des petites pelouses sèches se sont établies en bordure de la corniche. L’ensemble est encadré de forêts calcicoles de pentes ou de plateau.

 

Deux oiseaux sont aussi symboliques de cet endroit : le faucon pèlerin et l’hirondelle de rochers.

 

STATUT DE PROTECTION

La grotte du Château de la Roche est intégrée au réseau Natura 2000 et plus particulièrement au réseau de 15 sites à minioptères de Schreibers. Un arrêté Préfectoral de Protection de Biotope protège le faucon pèlerin et son habitat. La présence de 9 espèces de chiroptères citées dans l’arrêté ministériel du 23.04.07 assure la protection de cette zone puisque tout acte de destruction à l’encontre de ces espèces et de leur milieu de vie est interdit.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Les principales menaces qui pèsent aujourd’hui sur le site de la grotte et de la falaise du Château de la Roche sont essentiellement dues à la fréquentation touristique. Un sentier de randonnée passe juste en dessous du site et des marches ont été aménagées pour accéder au porche de la grotte. L’entrée de la cavité est également un site de prédilection pour y faire des « feux de camps » sauvages. Enfin, le rejet de substances polluantes atteint la rivière souterraine. Afin de maintenir ce site de grand intérêt patrimonial, plusieurs mesures sont envisageables et passe d’abord par la maîtrise de la fréquentation touristique, aussi bien pour la pérennité des espèces de chauve-souris que pour le faucon pèlerin.

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