ZNIEFF 430007836
FALAISES DE LA COMBE DU FRÊNE

(n° regional: 38226002)

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Commentaire général

Pierrefontaine-les-Varans, situé au centre du Doubs, fait partie du plateau éponyme, à une altitude qui lui permet d’intégrer des conditions écologiques de l’étage collinéen et de l’étage montagnard. Si la majeure partie du territoire communal est assez plate, le relief au sud et à l’est est marqué par des escarpements prononcés, correspondant à une alternance de roches meubles (marnes) et de roches massives (calcaires) du Jurassique moyen, ces dernières affleurant parfois en grandes parois rocheuses plus ou moins visibles dans le paysage. C’est dans ce contexte justement qu’est inscrit le site de la « Combe du Frêne », s’étendant entre 600 et 720 mètres d’altitude. Il correspond à une vallée très étroite, au fond de laquelle s’écoule un ruisseau à débit intermittent et dont les pentes, de part et d’autre du cours d’eau, sont très prononcées.

Dans cette combe, les versants sont coupés par de grandes falaises qui abritent plusieurs espèces d’oiseaux protégés en France et classés comme vulnérables sur la liste rouge des espèces menacées en Franche-Comté. Faucon pèlerin, grand corbeau et casse-noix moucheté en représentent un échantillon emblématique de ce secteur. Il est d’ailleurs doté d’un arrêté préfectoral de protection de biotope.

La végétation, sur la paroi d’adret, est constituée d’espèces inféodées à des conditions de sécheresse assez importantes compte tenu de l’exposition ensoleillée. Sur les banquettes où un peu de sol a pu se maintenir, on note la présence d’une pelouse à seslérie, tandis que le bord supérieur de la corniche est souligné par un fin liséré de chênaie pubescente. En contrebas de la falaise, les éboulis mal stabilisés sont occupés par une tillaie-érablaie. À cette dernière succèdent une hêtraie thermophile à seslérie ou, lorsque l’éboulis est à découvert, une communauté végétale à galéopsis à feuilles étroites.
En contexte d’ubac, ce sont des groupements sciaphiles qui ont élu domicile et plus particulièrement une érablaie à scolopendre, sur les éboulis mal stabilisés en contrebas de la paroi. Les parties les moins accidentées de ce versant accueillent une hêtraie à orge d’Europe.
Les marnes, affleurant dans les bas de pentes, laissent la part belle à des communautés végétales dominées par des touffes denses de molinie parmi lesquelles se dressent quelques pieds de parnassie des marais, succise, gentiane ciliée...


Statut de protection

Le périmètre de la ZNIEFF correspond au périmètre de l’arrêté préfectoral de protection de biotope du 14.01.2010, destiné à protéger les oiseaux rupestres sur les corniches calcaires du Doubs. La « Combe du Frêne » est également intégrée au réseau Natura 2000 « Vallées du Dessoubre, de la Reverotte et du Doubs » (Directive CEE 92/42). Enfin, la présence d’espèces animales protégées en France implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêté ministériel du 29.10.2009).
 

Objectifs de préservation

Actuellement, le site des falaises de la « Combe du Frêne » est largement dominé par la forêt, cette dernière étant souvent remplacée, dans les situations les moins contraignantes, par des plantations monospécifiques de résineux. Cette action, qui représente la principale menace sur le site, contribue largement à la modification du paysage et aux capacités d’accueil de certaines espèces animales. Par exemple, les jeunes semis d ‘épicéas qui sont en train de gagner du terrain (notamment sur les pelouses marnicoles) ont un impact sur ces milieux, susceptibles d’accueillir quelques insectes qui leur sont inféodés.

Afin de conserver les caractéristiques biologiques, écologiques et paysagères de ce site, il paraît souhaitable de limiter l’extension des plantations monospécifiques et de garantir les abords des aires de nidification des oiseaux rupestres. Le défrichement des petites zones humides sur marnes pourrait s’avérer utile pour la faune invertébrée.

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