ZNIEFF 430007850
LA RAIE DE BUIS

(n° regional: 33000013)

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DESCRIPTION

En bordure nord-occidentale des plateaux jurassiens, le relief est fortement marqué par le faisceau bisontin. Cette étroite bande anticlinale de quelques kilomètres de large et de 60 km de long, disloquée, plissée et faillée, participe à l'encaissement de la vallée du Doubs. De Thoraise à Besançon, la rivière pénètre plusieurs fois au cœur de cet axe, le découpant en collines et y perçant des cluses encaissées. Sous forme d'une bordure de plateau aux pentes forestières abruptes, la Raie de Buis à Busy est surlignée par des falaises calcaires dominant d'une cinquantaine de mètres la rivière. Ce bel ensemble paysager, caractéristique de la partie jurassienne de la Franche-Comté, accueille une avifaune remarquable.

 

D'une manière générale, les parois présentent un fort intérêt patrimonial en raison de leur nature primaire et de leur fonction de refuge pour de nombreuses espèces très spécialisées, adaptées à la rudesse des conditions écologiques de ces milieux. Les végétaux investissent les anfractuosités, généralement de petite taille, où est parvenue à s'accumuler de la terre fine. A la Raie de Buis, les groupements de paroi sont toutefois appauvris et clairsemés en raison du contexte très forestier des pieds de falaise. En revanche, l'érosion du calcaire, productrice de nombreuses cavités naturelles et corniches, procure au faucon pèlerin et au grand-duc d'Europe les vires rocheuses dont ils ont besoin pour nicher. Cette dernière espèce, réapparue en 1982 après trente ans d'absence en Franche-Comté, exploite également les falaises environnant les ruines du Château de Montferrand. L'intérêt ornithologique de ce site pourrait par ailleurs être vivement renforcé par la nidification du harle bièvre, de plus en plus fréquent dans cette partie de la vallée du Doubs. Cavernicole, cet oiseau d'eau a en effet déjà installé son nid dans des anfractuosités de rocher et dans de vieux arbres creux dans les environs bisontins.

 

Plus globalement, la forêt est la formation la plus recouvrante sur les versants de la Raie de Buis. Le rebord de plateau est occupé par une chênaie-charmaie calcicole, brusquement interrompue au niveau de la corniche pour laisser la place à un liseré discontinu de tillaie à érable à feuilles d'obier. Outre les espèces caractéristiques, ce dernier peuplement est dominé par les alisiers blanc et torminal, avec un sous-bois comportant quelques espèces des sols secs, comme la seslérie blanchâtre, la germandrée scorodoine ou le fragon. Sous les parois verticales, le confinement et la grosseur des éboulis favorisent l'érablaie à scolopendre sur les quelques blocs mobiles, mais surtout la tillaie-charmaie de ravin compte tenu de la stabilité de l'essentiel du substrat. Autour, c'est une variante froide de la hêtraie-chênaie à aspérule qui colonise les sols plus profonds. Outre leur intérêt communautaire ou régional, toutes ces formations constituent un refuge pour de nombreuses espèces. L'inaccessibilité des pentes les plus fortes favorise en effet la conservation d'arbres morts pour des communautés animales et végétales étroitement liées à cette ressource, beaucoup plus rare dans les forêts exploitées, et offre des zones de quiétude aux mammifères forestiers.

 

STATUT DE PROTECTION

La tranquillité de l'avifaune rupestre est assurée pendant la période de nidification par un arrêté préfectoral de protection de biotope. Les pratiques de l'escalade, du delta-plane et du vol libre y sont ainsi interdites du 15 février au 15 juin, de même que les travaux d'équipement forestier et routier dans une zone de 200 m au pied des falaises et de 50 m en retrait de leur sommet.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

Hormis le respect de la tranquillité de l'avifaune rupestre, la principale mesure de conservation est de maintenir en l'état la végétation développée sur la corniche. Les faibles potentialités forestières de ces groupements de pente en matière d'exploitation économique plaident en faveur d'une gestion jardinatoire par bouquets ou pied à pied, voire même d'un abandon de l'exploitation.

 

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