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Commentaire général
La commune de Battenans-Varin, au centre du département du Doubs, fait partie de la moyenne vallée du Dessoubre. La rivière s’écoule au fond d’une vallée étroite, méandreuse et encadrée de versants souvent escarpés, à une altitude qui lui permet d’intégrer des conditions écologiques des étages collinéen et montagnard. De part et d’autre de cette vallée s’étirent des zones planes plus ou moins vastes qui correspondent aux plateaux de Pierrefontaine-les-Varans et de Maîche. Ce relief trouve son origine dans l’alternance de roches meubles (marnes) et de roches massives (calcaires) du Jurassique moyen, ces dernières affleurant souvent en grandes parois rocheuses généralement bien visibles dans le paysage. Le fond de la vallée est tapissé d’alluvions récentes. C’est dans ce contexte justement qu’est inscrit le site de « À Rochien», s’étendant entre 420 et 510 m d’altitude, sur une surface de près de 13 ha. Limité, au sud, par le Dessoubre et la route départementale 39, il correspond au versant très marqué et orienté principalement sud / sud-est en rive droite du cours d’eau.
La végétation, sur les parois bien exposées, est constituée d’espèces inféodées à des conditions de sécheresse importante compte tenu de l’exposition ensoleillée. Les plantes vont alors profiter de la plus petite anfractuosité qui a su contenir un peu de substrat organo-minéral. Ces parois sont souvent coupées transversalement, en divers endroits, et offrent ainsi des replats étroits et réduits en surface mais qui sont rapidement colonisés par des pelouses sèches. Les parties moyennes et inférieures de ces falaises sont généralement cachées derrière les arbres qui se sont installés sur le versant, créant une ambiance microclimatique plus fraîche. En situation abritée, souvent en pied de parois, se forment des éboulis non boisés, assez grossiers, accueillant une communauté végétale à polypode du calcaire, accompagné de dentaire, de sabline mousse…
Ce versant accueille également des groupements forestiers. En contrebas des parois qui nourrissent les éboulis sous-jacents se développent des forêts dont le cortège arborescent est principalement partagé entre érables et tilleuls. Dans la partie moyenne des versants, là où les éléments grossiers ont réduit leur taille mais pas leur nombre, la hêtraie à dentaire recouvre des sols riches en éléments nutritifs. Dans la partie inférieure de la pente, les sols sont plus profonds. La hêtraie neutrophile à aspérule prend alors le relais.
Malgré sa taille réduite, ce site abrite plusieurs espèces d’oiseaux protégés en France, inscrites sur la liste rouge des espèces menacées qui bénéficient en outre d’une protection supplémentaire par arrêté préfectoral de protection de biotope : grand duc, hirondelle des rochers, tichodrome échelette, faucon pèlerin, grand corbeau.
Statut de protection
Le périmètre de la ZNIEFF intègre le périmètre de l’arrêté préfectoral de protection de biotope du 14.01.2010, destiné à protéger les oiseaux rupestres sur les corniches calcaires du Doubs. « À Rochien » est également intégré au réseau Natura 2000 « Vallées du Dessoubre, de la Reverotte et du Doubs » (Directive CEE 92/42). Enfin, la présence d’espèces animales protégées en France implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêté ministériel du 29.10.2009).
Objectifs de préservation
Actuellement, le site présente assez peu de menaces si ce n’est des dépôts divers de détritus, ainsi que des traces de foyers.
Afin de conserver les caractéristiques biologiques, écologiques et paysagères de ce site, il paraît souhaitable de garantir les abords des aires de nidification des oiseaux rupestres et de respecter le cahier des charges de l’arrêté préfectoral de protection de biotope. Les mesures de préservation passent également par la surveillance des dépôts divers et le défrichement occasionnel des éboulis non boisés afin de conserver une certaine diversité des habitats.
