DESCRIPTION
Région karstique par excellence, la Franche-Comté est très riche en habitats souterrains. Qu'ils soient grottes naturelles, anciennes mines ou zones de fissure du karst, les habitats souterrains présentent toujours les mêmes caractéristiques : obscurité d'où l'absence de photopériode, variations de température atténuées, hygrométrie proche de la saturation et disponibilité alimentaire limitée.
L'intérêt patrimonial des habitats souterrains réside surtout dans leur faune extrêmement originale et spécialisée. Le groupe zoologique le mieux connu est celui des chauves-souris pour lequel 28 espèces sont dénombrées en Franche-Comté la plaçant ainsi parmi les régions les plus riches de France (33 espèces). Cette richesse s'explique par la situation de notre région placée à la confluence de différents climats (continental, océanique et méditerranéen). Toutes les espèces ne sont pas cavernicoles, mais un certain nombre passent une partie ou la totalité de leur cycle biologique sous terre : hibernation, reproduction ou transit. Pour plusieurs d'entre elles, la période estivale, correspondant à la mise bas des femelles, se déroule dans des sites artificiels (bâti) ou arboricoles (décollements d'écorces, trous de pics).
Les terrains de chasse changent régulièrement au cours de l'année en fonction des concentrations d'insectes et ce sont les biotopes de transition qui assurent les meilleurs garde-manger : haies, cours d'eau, zones humides, lisières forestières et forêts. Il s’ensuit généralement des changements de sites, constants et étroitement liés au rythme biologique. Les distances entre ces gîtes sont variables : de 200 kilomètres pour le minioptère de Schreibers, elles n'excèdent pas 5 à 10 kilomètres pour le petit rhinolophe. Une fidélité aux gîtes d'hiver et de mise bas est généralement constatée pour plusieurs espèces.
L'ancienne mine du coteau de Couillery constitue un refuge intéressant pour les chauves souris. L'entrée est constituée d'un puits d'accès de 10 mètres arrivant dans un réseau longiligne de près d'une centaine de mètres et d'une hauteur moyenne de 3-4 mètres. Les chiroptères fréquentent ce site principalement en hiver. Les effectifs sont estimés à 10-20 individus toutes espèces confondues (6 espèces).
L'intérêt de la mine du coteau de Couillery est départemental (indice chiroptérologique de 24).
STATUT DE PROTECTION
Le site est protégé par un APB de 1989 avec la mise en place d'un périmètre grillagé autour du puits d'accès et d’un panneau d'informations. En outre, l’arrêté ministériel du 23 avril 2007 assure une protection stricte des espèces et interdit la destruction ou l’altération des sites de reproduction ou des aires de repos.
OBJECTIFS DE PRESERVATION
L'ancienne mine a été protégée par la mise en place d'un périmètre grillagé autour du puits d'accès afin de :
- assurer la préservation durable de son intégrité,
- garantir la tranquillité des chauves-souris en faisant obstacle à la fréquentation humaine et en leur maintenant des conditions d'accessibilité optimales.
Des opérations de suivi de l'évolution des populations de chauves-souris est organisé afin de mesurer l'efficacité des dispositions mises en œuvre.