DESCRIPTION
Région karstique par excellence, la Franche-Comté est très riche en habitats souterrains. Qu'ils soient grottes naturelles, anciennes mines ou zones de fissure du karst, les habitats souterrains présentent toujours les mêmes caractéristiques : obscurité d'où l'absence de photopériode, variations de température atténuées, hygrométrie proche de la saturation et disponibilité alimentaire limitée.
L'intérêt patrimonial des habitats souterrains réside surtout dans leur faune extrêmement originale et spécialisée. Le groupe zoologique le mieux connu est celui des chauves-souris pour lequel 28 espèces sont dénombrées en Franche-Comté la plaçant ainsi parmi les régions les plus riches de France (34 espèces). Cette richesse s'explique par la situation de notre région placée à la confluence de différents climats (continental, océanique et méditerranéen). Toutes les espèces ne sont pas cavernicoles, mais certaines passent une partie ou la totalité de leur cycle biologique sous terre : hibernation, reproduction ou transit. Pour plusieurs d'entre elles, la période estivale, correspondant à la mise bas des femelles, se déroule dans des sites artificiels (bâti) ou arboricoles (décollements d'écorces, trous de pics).
Les terrains de chasse changent régulièrement au cours de l'année en fonction des concentrations d'insectes et ce sont les biotopes de transition qui assurent les meilleurs garde-manger : haies, cours d'eau, zones humides, lisières forestières et forêts. Il s’ensuit généralement des changements de sites, constants et étroitement liés au rythme biologique. Les distances entre ces gîtes sont variables : de 200 km pour le minioptère de Schreibers, elles n'excèdent pas 5 à 10 kilomètres pour le petit rhinolophe. Ces divers facteurs environnants ont induit, pour la plupart des espèces, une grande fidélité aux gîtes d'hiver et de mise bas.
La mine de l'Eglise de Combe l'Epine, anciennement exploitée pour l'extraction du minerai de fer. Elle se compose d'une unique galerie d'une centaine de mètre de longueur et d'une hauteur moyenne de 10 mètres. Elle abrite 12 espèces de chauves souris durant la période hivernale et son rôle en période de transit ou d'estivage est important, en particulier pour le minioptère de Schreibers. Les effectifs toutes espèces confondues, estimés à 70 individus en hiver, peuvent atteindre près d'un millier d'individus.
Avec un indice chiroptérologique de 82, l'intérêt de la grotte de l’église de Combe l’Epine est national.
Le minioptère de Schreibers est une chauve-souris exclusivement cavernicole. Sa population compte environ 20 000 individus en Franche-Comté (soit 15% de l'effectif national). Pour accomplir son cycle annuel de reproduction, cette population a besoin de sites estivaux de mise bas, de transit et d'hibernation. D'une année sur l'autre, la quinzaine de gîtes majeurs et leur biorythme sont identiques. Le territoire de chasse du minioptère de Schreibers se situe dans un rayon moyen de 15 à 20 km autour du gîte avec des écarts de 40 km. Il exploite intensivement un réseau de microzones dont la localisation varie en fonction des émergences de lépidoptères préférentiellement consommés. Elles se situent en zones habitées éclairées, dans les forêts de feuillus et les vergers de haute tige. Par voie de conséquence, les routes de vol possibles sont multiples à partir du gîte et, dans un rayon de 3 km, l’ensemble du territoire est utilisé pour la recherche de nourriture.
STATUT DE PROTECTION
L’arrêté ministériel du 23 avril 2007 assure une protection stricte des espèces et interdit la destruction ou l’altération des sites de reproduction ou des aires de repos. La mine de l’église de Combe l’Épine figure dans le réseau Natura 2000 et cette grotte est protégée par un arrêté préfectoral de protection de biotope interdisant son accès.
OBJECTIFS DE PRESERVATION
La grotte de l’église de Combe l’épine est vulnérable en toute saison, la tranquillité permanente du site est donc requise.
Des mesures de gestion concernant les territoires de chasse des chiroptères sont à promouvoir :
- favoriser les forêt de feuillus à différents étages de végétation et augmenter le linéaire de lisière par l’ouverture des frondaisons des allées forestières et des lisières étagées.
- effectuer des fauches tardives des prairies en lisières de forêt.
- favoriser les vergers traditionnels pâturés.