ZNIEFF 430009441
PLATEAU DES MILLE ETANGS

(n° régional : 50174000)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Dans les Vosges comtoises, la région naturelle des Mille Etangs est délimitée par les vallées du Breuchin, de la Moselle et de l'Ognon. Ce grand glacis incliné vers le sud repose sur le vieux socle primaire érodé au cours des temps géologiques, et façonné plus récemment par les glaciers de l'ère quaternaire. La micro-topographie, bien marquée dans le détail, a été mise à profit par les hommes qui ont créé une multitude d'étangs dans les dépressions.

Inscrits au sein d'une grande diversité de paysages (forêts, tourbières et prairies), ces plans d'eau constituent les traits marquants de ce site unique à l'échelle de la Franche-Comté, bien qu'ils représentent moins de 7 % de sa superficie. Leur caractère montagnard et le faible degré de minéralisation des eaux contribue à leur richesse écologique exceptionnelle. Leurs caractéristiques (acidité des eaux, degré trophique et amplitude des variations thermiques) conditionnent les formations végétales associées.

Toute une gamme de milieux ouverts est également représentée : prés maigres et pelouses acidiphiles, prairies mésophiles à humides, mégaphorbiaies, landes et tourbières. Certains d'entre eux n'occupent que de modestes superficies, mais leur valeur écologique est considérable. C'est le cas des tourbières, en particulier. Dans ce secteur, les facteurs climatiques, géologiques et géomorphologiques sont favorables à leur formation. En général, elles regroupent plusieurs associations végétales étroitement juxtaposées (tourbières tremblantes, haut-marais, bas-marais acide).

Avec un recouvrement actuel de plus de 60 %, la forêt est la composante majeure des paysages. Les hêtraies de divers types (plus ou moins acidiphiles) sont dominantes. D'autres groupements, d'intérêt communautaire, sont plus localisés : tourbières boisées, forêts de pente et boisements alluviaux.

La flore associée aux tourbières et aux étangs est remarquable. Au total, 27 espèces protégées au plan national ou régional sont recensées. Les cortèges de papillons de jour et de libellules comprennent des espèces rares strictement inféodées à ces milieux, dont trois protégées. Les oiseaux sont représentés par de nombreuses espèces forestières, dont la gélinotte des bois, mais aussi par des éléments liés aux paysages agricoles semi-ouverts extensifs (alouette lulu et tarier des prés). De nombreux ruisseaux de tête de bassin ayant conservé une qualité optimale des eaux hébergent une population d'écrevisse à pattes blanches. Enfin, les anciennes mines de Saphoz à Esmoulières constituent un gîte d'hivernage d'intérêt départemental pour des chauves-souris.

47 ZNIEFF de type 1 sont incluses dans cette zone.

STATUT DE PROTECTION

La zone est incluse dans le site Natura 2000 « Plateau des Mille Etangs ». En outre, plusieurs secteurs font l'objet d'Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope : sept réseaux de ruisseaux en vue de la protection des habitats de l'écrevisse à pattes blanches, ainsi que les mines de Saphoz pour la protection des gîtes à chauves-souris.

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Le Plateau des Mille Etangs subit une déprise agricole importante. De ce fait, les milieux naturels dont l'intérêt et la pérennité reposent sur une utilisation économique sont menacés :

- le mode de gestion traditionnel des étangs tend à disparaître suite au changement d'usage (loisirs) ou à l'abandon d'exploitation. Certains de ces plans d'eau, ainsi que les tourbières et milieux humides associés subissent des dégradations supplémentaires : piétinement des berges, eutrophisation des eaux, destruction des radeaux flottants, assèchement ou boisements des zones humides, intensification agricole en périphérie. Du fait de la fragilité des écosystèmes aquatiques, il faut noter que l'impact des effluents est préjudiciable, même si les volumes sont faibles ;

- certaines parcelles forestières et de nombreuses terres agricoles abandonnées ont fait l'objet de plantations de résineux. Celles-ci occupent actuellement 20 % des surfaces forestières. Il est donc important de stopper cette tendance, en encourageant une sylviculture respectueuse des potentialités forestières, ainsi qu'une exploitation agricole extensive, par le biais de mesures incitatives (reconquête de friches, par exemple, afin de conserver des paysages ouverts).

Commentaires sur la délimitation
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