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DESCRIPTION
Le Mont Chabot domine le sud de Saint-Claude de sa silhouette caractéristique de crêt. Il constitue la fin de la bordure occidentale de la vallée du Tacon, une très longue combe particulièrement creusée dans ce secteur de la haute-chaîne jurassienne. Le dénivelé entre les corniches calcaires du Mont Chabot et la rivière en contrebas avoisine en effet les 500 m. Ce modelé est essentiellement issu de l'érosion glaciaire et des réaménagements postérieurs.
Les milieux rocheux du site du Mont Chabot sont caractéristiques de la partie jurassienne de la Franche-Comté. Ils présentent un fort intérêt patrimonial en raison de leur nature primaire et de leur fonction de refuge pour de nombreuses espèces très spécialisées. L'ampleur des contrastes hydriques et thermiques et l'instabilité du substrat sélectionnent en effet les espèces les mieux adaptées à la rudesse des conditions écologiques de ces milieux, dont de nombreuses plantes méditerranéo-montagnardes.
La corniche est colonisée par une mosaïque de végétation rase. Les bancs de calcaire dur affleurants sont le domaine des groupements de dalles rocheuses, constitués d'espèces des milieux très secs. Ils abritent notamment des orpins, de petites plantes grasses, l'œillet des rochers et le fumana couché. Lorsqu'un sol squelettique est parvenu à se constituer, c'est la pelouse à genêt poilu et laser siler qui prend le dessus. Elle se présente comme un gazon à seslérie blanchâtre très coloré au moment de la floraison de fin de printemps, imbriqué localement avec une fruticée thermophile montagnarde à amélanchier et cotonéaster tomenteux.
Les anfractuosités de la paroi verticale de la falaise sont investies par les tapis mauves de l'érine des Alpes, les rosettes du saxifrage en panicule ou encore par le grêle kernéra des rochers. Au pied de la falaise, des cônes d'éboulis, issus du délitement de la paroi par gélifraction, permettent le développement d'une maigre flore sur les pierriers les plus instables, tandis que les éboulis stabilisés, très grossiers et ombragés du bas de pente sont colonisés par l'association à gymnocarpium de Robert. Mais plus globalement, la forêt est la formation la plus recouvrante sur les fortes pentes rocailleuses du Mont Chabot. Elle est représentée par la hêtraie à tilleul et ses tapis de dentaire pennée dans les secteurs les plus accidentés et par la hêtraie à if en contrebas des éboulis. Ces habitats à forte naturalité offrent des zones de quiétude aux mammifères forestiers.
L'érosion de la falaise calcaire, productrice de nombreuses cavités naturelles et corniches, associée à l'inaccessibilité de la paroi, source de tranquillité, est favorable à la nidification de plusieurs espèces d'oiseaux remarquables dont le faucon pèlerin et plus occasionnellement le grand corbeau. La responsabilité du massif jurassien dans la conservation du faucon pèlerin, menacé en France et en Europe, mérite d'être rappelée.
STATUT DE PROTECTION
La tranquillité du faucon pèlerin est assurée pendant la période de nidification par un arrêté préfectoral de protection de biotope depuis le 2 juin 1982. Les pratiques de l'escalade, du delta-plane et du vol libre y sont ainsi interdites du 15 février au 15 juin, de même que les travaux d'équipement forestier et routier dans une zone de 200 m au pied des falaises et de 50 m en retrait de leur sommet. De plus, la présence de plusieurs espèces animales protégées assure aussi indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu.
OBJECTIFS DE PRÉSERVATION
La lente dynamique de la végétation des pelouses sommitales ne pose guère de problème d'embroussaillement. Toutefois, leur piétinement par la fréquentation touristique doit être contenu, en canalisant les promeneurs sur le sentier de randonnée et le belvédère.
