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DESCRIPTION
La région naturelle de la Petite Montagne est caractérisée par un relief tourmenté correspondant à une succession de crêtes orientées généralement nord-sud. A l’est de ce secteur, le plateau de Lect et des Joux Noires constitue une vaste unité structurale où des faciès du Jurassique supérieur affleurent. L’Ain y a creusé une vallée encaissée, fermée au niveau de Menouille par le barrage hydro-électrique de Vouglans.
En amont du barrage, au niveau de Moirans-en-Montagne, la zone « En Généria et la Refrèche », très escarpée, surplombe le lac de retenue en rive gauche. Ce site englobe la totalité d’un versant abrupt séparé en deux entités distinctes par un éperon central : au nord, la falaise « En Généria », au sommet de laquelle se situe le belvédère du Regardoir et, au sud, le cirque rocheux de la Refrèche.
Du fait de la géomorphologie accidentée (fort contraste entre le plateau et le lac de Vouglans), cette zone comprend des formations végétales particulières, généralement peu communes. En contrebas de la Refrèche, la berge est occupée par une saulaie et une petite roselière. Cette portion de rive un peu moins pentue correspond à l’une des rares zones de fraye de ce plan d’eau. Malgré tout, elle est soumise à d'importants battements du niveau de l'eau. Au-dessus, en bordure de plateau, les conditions de sècheresse et de chaleur permettent l’expression d’une chênaie sessiliflore thermophile, groupement original pour la région, vraisemblablement méconnu. Sur le rebord de la falaise, ce boisement fait place à une pelouse à phalangère rameuse et brome dressé. Cette association mésoxérophile calcicole est assez courante à l’étage collinéen sur la frange externe du massif jurassien. Les pentes raides sont dominées par une tiliaie. Cette forêt thermophile sur éboulis grossiers bien exposés présente ici un faciès riche en buis et en alisier blanc.
Les parois présentent un fort intérêt patrimonial en raison de leur nature primaire et de leur fonction de refuge pour de nombreuses espèces très spécialisées. L'ampleur des contrastes hydriques et thermiques entraînent en effet la sélection des taxons les mieux adaptés à la rudesse des conditions écologiques, dont de nombreuses plantes méditerranéo-montagnardes.
Plusieurs espèces d'oiseaux exploitent ces habitats rupestres pour leur nidification. En particulier, le faucon pèlerin niche dans les anfractuosités de ces falaises, ce qui confère à cette zone un intérêt faunistique majeur. Les parois escarpées constituent le biotope de prédilection de ce rapace emblématique. Aujourd'hui répandu dans toute la chaîne jurassienne, il a pourtant failli disparaître en France dans les années 1970. Il bénéficie ici de la tranquillité des vires rocheuses.
