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DESCRIPTION
La plaine de la Bresse s'étend entre la bordure externe de l'arc jurassien et le Massif Central. Au cours de l'ère tertiaire, cette partie nord du bassin d'effondrement du Rhône et de la Saône était occupée par un lac au fond duquel des alluvions se sont déposées sur de grandes épaisseurs. Le retrait progressif du lac bressan a laissé place à de vastes marécages.
La Bresse comtoise forme une entité paysagère et culturelle homogène, constituée d'un complexe interactif et cohérent d'étangs, de prairies et de boisements humides sur des sols peu perméables, dans un relief à peine vallonné. L'origine des étangs de Bresse semble remonter au XIIIe siècle. Ces plans d'eau peu profonds, à vocation piscicole le plus souvent, ont été créés par l'homme. En général, la végétation présente une zonation caractéristique, de la pleine eau vers les berges : plantes aquatiques (immergées ou flottantes), puis amphibies, se répartissant en ceintures concentriques selon leurs exigences écologiques (gradient d'humidité). La gestion traditionnelle a permis l'installation d'écosystèmes de grande valeur biologique.
Dans la partie médiane, l'étang Antoine, semi-forestier, revêt un bel attrait paysager dans un environnement typique. De type méso-eutrophe, ses eaux non acides et moyennement riches en éléments nutritifs sont caractérisées par la présence du potamot capillaire. D'un grand intérêt botanique, cet étang héberge un cortège d'espèces adaptées à ce type de milieux et notamment une flore aquatique diversifiée : potamots, châtaigne d'eau, grande utriculaire, et enfin faux nénuphar. L'étang Antoine constitue l'une des plus belles stations bressanes de cette espèce inféodée aux eaux tranquilles et peu profondes. Sur ses rives se développent d'autres espèces intéressantes pour la région comme le rubanier dressé, le scirpe épingle qui forme des tapis sur les vases exondées en fin d'été et le rumex maritime. La Bresse constitue un bastion pour cette plante rare, pionnière des végétations nitrophiles de bordure d'étang.
Composante du réseau des étangs bressans, cette zone est attractive pour l'avifaune (notamment pour les oiseaux paludicoles) qui trouve dans ces habitats des lieux de nidification et d'étape migratoire. L'humidité constante, l'imbrication étroite des milieux aquatiques et la proximité de boisements et prairies sont autant de facteurs propices à la reproduction des batraciens.
STATUT DE PROTECTION
Ce secteur est inclus dans la zone Natura 2 000 " Bresse jurassienne nord ". En outre, la préservation des zones humides, tant pour leur intérêt patrimonial que fonctionnel, est un objectif prioritaire affirmé par la loi sur l'eau du 03/01/92.
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Outre leur fonction d'habitat quasi-exclusif d'un certain nombre d'espèces rares et menacées, les étangs jouent un rôle important dans l'atténuation des pics de crue à l'aval (stockage des eaux de pluie) et de régulation des nutriments (lagunage).
La préservation de l'intégrité du milieu et de la qualité de l'eau ainsi que le contrôle du fonctionnement hydrologique sont les garants d'une bonne fonctionnalité écologique. Dans les étangs, il convient donc d'encourager la poursuite d'une pisciculture extensive. L'eutrophisation serait notamment préjudiciable au maintien du cortège floristique inféodé à ces milieux. La pérennité de ces habitats est liée à la préservation des pratiques de gestion traditionnelles : limitation de l'artificialisation des rives, conservation et entretien respectueux des ceintures végétales actuelles, baisse du niveau des eaux en fin d'été. L'assec périodique après la pêche, quant à lui, favorise la minéralisation de la matière organique et le rajeunissement du milieu. Enfin, le maintien des pratiques extensives, l'absence de drainage ou d'assainissement permettent de préserver le niveau de diversité biologique qui caractérise les boisements et prairies périphériques.
