ZNIEFF 430010518
ETANG ET MARAIS DE CONTE

(n° régional : 46000042)

Commentaires généraux

Commentaire général

Ce complexe d’étang et de marais s’étend sur une surface d’une dizaine d’hectares, sur le territoire communal de Conte, à l’est du village, à une altitude variant de 680 à 700 m. L’ensemble du site occupe une dépression qui repose sur des formations glaciaires déposées par les glaciers, lors de leur retrait, il y a plus de 10 000 ans. Cet épisode du début du Quaternaire a marqué fortement le paysage jurassien, notamment par des dépôts de moraines et de varves, mais aussi par la formation de dépressions plus ou moins vastes où la combinaison topographie / sous-sol imperméable a permis le développement de sols hydromorphes. Conjugués à une pluviométrie assez abondante, ces phénomènes sont à l’origine du développement de milieux naturels particuliers, inféodés à la présence permanente de l’eau. C’est le cas ici où un bas-marais alcalin et des prairies humides, séparés par des mégaphorbiaies et des fourrés de saules, encadrent l’étang qui occupe le fond de cette dépression.

La flore de bas-marais alcalin est bien diversifiée et d’un grand intérêt patrimonial. Parmi les nombreuses espèces végétales inféodées à ces milieux où les sols sont quasiment toujours gorgés d’eau, on note la présence de quelques espèces remarquables comme le choin ferrugineux, protégé en France, et la grassette, la gentiane des marais et le troscart des marais, tous les trois protégés au niveau régional. L’étang, quant à lui, n’est pas des plus intéressant au niveau botanique. Il accueille tout de même quelques espèces flottantes comme les nénuphars blanc et jaune, mais surtout une belle population de Characées dont Chara vulgaris.

Si le patrimoine floristique de l’étang n’est pas très riche, il n’en est pas de même du cortège entomologique. De très nombreux insectes, également favorisés par les conditions de milieux, ont trouvé refuge dans ce complexe humide. L’azuré des mouillières, considéré comme « en danger » sur la liste rouge des insectes menacés en Franche-Comté, fait partie de ce cortège comme l’agrion délicat, considéré comme « vulnérable » dans la région. Le cortège est complété par d’autres espèces moins menacées actuellement : moiré franconien, hespérie des sanguisorbes…
La laineuse du prunellier, protégée en France, trouve un habitat propice dans les nombreuses haies qui animent le site.

Statut de protection

Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site. Cependant, la présence de quatre espèces végétales protégées au niveau national et régional et d’une espèce animale protégée en France, implique indirectement un statut de protection au milieu. La législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêtés ministériels du 20.01.82, 22/06/92 et 23/04/07).

Objectifs de préservation

Le site est aujourd’hui assez peu menacé si l’on excepte la banalisation des milieux par l’apport de nutriments et les changements des pratiques agricoles. Afin de pérenniser ces milieux au patrimoine faunistique et floristique exceptionnel compte tenu de sa localisation géographique, plusieurs mesures sont à prendre en compte. Le maintien du caractère humide du site passe par l’interdiction de toute action de drainage ou d’assainissement sur l’ensemble de la zone. L’apport d’engrais, pouvant provoquer un déséquilibre trophique du milieu par enrichissement en éléments nutritifs, est déconseillé sur le site, mais également dans les secteurs périphériques. Afin de maintenir un habitat favorable à la laineuse du prunellier, le maintien des espèces hôtes passe par une gestion particulière : élagage des haies peu fréquents et jamais d’avril à juillet, insecticides interdits dans les haies et leurs environs. Les plantations de résineux dans les délaissés agricoles, sont à proscrire, l’altitude étant encore en cohérence avec les forêts feuillues.

Commentaires sur la délimitation
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