ZNIEFF 430010957
PELOUSES DE FRETTES ET ETANG DU BIEF

(n° regional: 44000035)

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DESCRIPTION

Aux confins de la Haute-Marne et de la Bourgogne, les plateaux calcaires occidentaux de la Haute-Saône sont soumis aux influences des régions limitrophes sur le plan biogéographique. Dans ce secteur, l'activité agricole reste importante. Les paysages largement ouverts sont entrecoupés de quelques boisements. Au nord et à l'est de Frettes, un vaste ensemble englobant des fruticées, pelouses et pâtures sèches s'appuie sur la limite départementale avec la Haute-Marne et la route RD 460. Les pelouses de Frettes s'étendent au sein d'une zone accidentée, d'un bel attrait paysager, où des promontoires calcaires sont entrecoupés de combes. La délimitation exclut les parcelles cultivées. Sur ce territoire, les milieux plus ou moins ouverts et secs disposés en mosaïque et les pratiques agricoles diversifiées sont à l'origine d'une grande richesse floristique et faunistique.

 

Les pelouses occupent surtout les parties sommitales, alors que les versants sont largement boisés. Les groupements herbacés, de type mésoxérophile à brome dressé et fétuque de Léman, s'installent à la faveur de sols perméables, superficiels à squelettiques, dont les réserves hydriques et le degré d'enrichissement sont faibles. Les conditions contraignantes sélectionnent un cortège floristique typique, qui comprend des espèces inféodées à ces milieux, en raréfaction avec la régression de ces habitats. Les pelouses écorchées et les zones piétinées dans les pâtures sèches accueillent notamment le trèfle strié, protégé au plan régional. La présence de faciès d'enfrichement avancés (sous forme de buissons de prunelliers) traduit une dynamique active de recolonisation forestière. Les secteurs de la Louyière et des Tremblaies (au sud) ainsi que le versant ouest de la zone sont les plus intéressants, notamment du point de vue botanique. Néanmoins, l'ensemble des terrains participe à la richesse biologique de ce complexe.

 

A ces habitats diversifiés disposés en mosaïque est associée une faune typique. La huppe fasciée et l'alouette lulu nichent dans ce secteur. Concernant les insectes, la richesse du cortège de papillons de jour confère un intérêt écologique élevé à ce site : 41 espèces sont recensées, soit plus de 50% de la richesse régionale. Plusieurs espèces très peu représentées en Haute-Saône en raison de leur répartition très localisée et de leur rareté en plaine sont répertoriées sur cette zone : les azurés des cytises et des genêts, ainsi que l'hespérie des potentilles, qui sont strictement liés à la végétation très rase des pelouses sèches. Par contre, la thécla du prunier recherche de préférence les buissons de prunelliers et les lisières. L'étang du Bief, qui a récemment fait l'objet d'un curage, abrite plusieurs espèces d'amphibiens dont le triton crêté.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/09/09, 22/06/92 et 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

L'évolution naturelle de ces milieux relictuels tend vers une recolonisation forestière. Un entretien régulier des pelouses typiques (non gagnées par la friche) est une priorité. Sur les terrains montrant un taux d'embroussaillement excessif, des opérations de défrichement sont à programmer rapidement, afin de retrouver un recouvrement arbustif modéré sur les pelouses d'une part, et de décloisonner les différentes entités d'autre part. L'instauration d'un pâturage extensif sur les secteurs ouverts serait fortement souhaitable, complété si nécessaire par un débroussaillage ponctuel sur les zones de refus. La stratification des lisières et la création de poches herbacées par abattage d'arbres seraient à favoriser. Dans les parcelles cultivées, la conservation des plantes messicoles (liées aux cultures et aux moissons) est étroitement dépendante de l'absence d'intrants chimiques. Le maintien en herbe des prairies et l'extensivité des pratiques est également à préconiser, ainsi que la préservation des haies. La mise en oeuvre de telles mesures serait favorable à la faune de l'étang.

 

 

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