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DESCRIPTION
Aux confins de la Haute-Marne et de la Bourgogne, les plateaux calcaires occidentaux de la Haute-Saône sont soumis aux influences des régions limitrophes sur le plan biogéographique. Dans ce secteur, l'activité agricole reste importante. Les paysages largement ouverts dominés par des cultures intensives et des prairies sont entrecoupés de boisements.
Au nord de Fouvent-le-Bas, le Mont Champot offre un magnifique point de vue sur la vallée du Vannon et ses environs. Les recherches archéologiques conduites dans les nombreux abris sous roche et cavités fossiles témoignent d'une occupation préhistorique du site. L'exposition ensoleillée, les sols calcaires squelettiques pauvres en éléments nutritifs et la sécheresse sont autant de facteurs favorables à la colonisation du sommet et des versants ouest et sud du promontoire par une végétation rase de type pelouse sèche. Cette vaste surface d'un seul tenant reste typique et peu enfrichée. Dans les parties les plus abruptes des versants, cette association cède la place à des formations forestières de type hêtraie neutrophile à aspérule odorante. Parmi les autres groupements remarquables, il faut retenir également des chênaies pubescentes et des ourlets thermophiles.
Les conditions contraignantes sélectionnent un cortège floristique original, qui comprend des espèces inféodées à des milieux, en raréfaction avec la régression de ces habitats. Ce site montre ainsi une flore d'affinité méditerranéenne dont un des éléments les plus remarquables est le trèfle strié, plante xérophile protégée en Franche-Comté.
Ces habitats structurés en mosaïque hébergent une faune typique. L'avifaune nicheuse se compose d'éléments rares et remarquables en Franche-Comté : engoulevent d'Europe, huppe fasciée, alouette lulu ; la pie-grièche grise est régulièrement contactée en hivernage. Cette richesse est également avérée pour les insectes. Ainsi 40 espèces de papillons diurnes ont été recensées (soit plus de 50% des espèces de la région) dont l'azuré des cytises, l'hespérie des potentilles et l'hespérie de la mauve ; tous trois sont strictement inféodés aux pelouses rases. La pelouse du Mont Champot se classe ainsi parmi les plus riches de Haute-Saône. Comparativement aux pelouses jurassiennes, certains éléments emblématiques manquent, mais ceci pour des raisons purement biogéographiques.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En, revanche elle héberge des oiseaux et des plantes protégés inscrites dans les arrêtés ministériels des 29/09/09 et 22/06/92, ce qui confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent.
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Une carrière empiète sur la pelouse à l'est. Parmi les menaces actives pesant sur ce site et qui dégradent la qualité de ces milieux, il faut également signaler des fouilles archéologiques clandestines, des graffitis sur les parois des cavités et des dépôts d'ordures ménagères. Une surveillance accrue des grottes permettrait de mieux protéger leur patrimoine archéologique mais aussi biologique : les intrusions humaines constituent en effet une source de dérangement néfaste aux chauves-souris qui pourraient utiliser ces cavités.
L'évolution naturelle des pelouses en l'absence d'intervention tend vers une recolonisation forestière. Des opérations de débroussaillage sélectif combinées à une exploitation agricole extensive (fauche ou pâturage) permettraient de maintenir un degré d'ouverture satisfaisant : une structure où des pelouses piquetées de buissons sont associées à des lisières stratifiées se révèle la plus favorable à une biodiversité élevée. Il convient également d'éviter tout épandage de fertilisants minéraux ou organiques : l'enrichissement du sol entraînerait la disparition de la flore caractéristique et une banalisation des milieux.
Au vu de l'intérêt de ce site, un statut de protection serait à envisager.
