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DESCRIPTION
Au sein du massif jurassien, la Combe d'Ain constitue une région naturelle particulièrement diversifiée. Deux entités majeures peuvent être distinguées. La première est représentée par la vallée de l'Ain, qui traverse, selon une orientation nord-sud, des paysages au relief calcaire tourmenté. L'autre composante correspond à la région des lacs, dont l'origine glaciaire a permis le développement de grandes plaines marécageuses.
Dans la partie méridionale, en rive gauche de l’Ain, aux lieux-dits En Rignon, Sur Gourdaine et les Naisauds, à Charcier, des buttes témoins héritées des reliefs antérieurs se démarquent dans le paysage. Quatre secteurs de pelouses occupent en partie ces collines constituées de calcaires et marno-calcaires du Jurassique supérieur. Plusieurs facteurs conditionnent l’installation de ces groupements herbacés sur ce site : sols superficiels à squelettiques, relative pauvreté en éléments nutritifs, ensoleillement important. De plus, en divers endroits, la nature plus imperméable des pentes (marnes des faciès Argovien et Oxfordien, éléments argileux du substrat glaciaire würmien) conditionne la venue d'une végétation particulière relevant de l’association à plantain serpentant et lotier maritime. En effet, les formes sur marnes sont soumises à des contrastes hydriques importants avec alternance de phases d’engorgement et de sécheresse au cours de l’année. Ces conditions contraignantes entraînent la sélection d’une flore originale comprenant à la fois des espèces de pelouse et de bas-marais. Au sommet de la motte de Gourdaine, le sol superficiel est propice à l’installation de pelouses xérophiles submontagnardes à laîche humble et brome dressé, alors que l’association acidicline à danthonie retombante et brachypode penné apparaît localement sur un substrat plus profond et décalcifié en surface. Sur ce site, le cortège floristique bien diversifié compte trois espèces protégées en Franche-Comté, dont la pédiculaire des bois.
L’évolution naturelle tend vers une recolonisation par les ligneux, ce qui se traduit par la présence d’ourlets thermophiles, de buissons et de stades préforestiers.
Par ailleurs, la présence de la pie-grièche grise, nicheuse sur le site, en rehausse l’intérêt écologique ; en effet, ce passereau est en voie d’extinction dans la région. Parmi les amphibiens, l’alyte accoucheur, au comportement pionnier, est également mentionné. De plus, ce secteur revêt un intérêt exceptionnel à l'échelle régionale en ce qui concerne les Orthoptères (sauterelles et criquets) : le cortège, particulièrement diversifié, comprend de nombreuses espèces rares.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92, 19/11/07 et 29/10/09).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
D’une manière générale, ces milieux semi-naturels subissent une régression alarmante et deviennent relictuels. Souvent, comme c’est le cas sur ce site, les menaces sont liées à un enfrichement suite une déprise agricole et à l’abandon du pâturage.
Dans le but de préserver l’intérêt écologique de ces pelouses, plusieurs objectifs de gestion peuvent être définis :
- restaurer les pelouses abandonnées ou sous-pâturées par débroussaillage raisonné ;
- poursuivre les activités agropastorales extensives dans les secteurs encore exploités (chargement modéré, absence de fertilisation) ;
- enfin, stopper les plantations de résineux et interdire l’extraction de matériaux dans ces secteurs. En effet, ces pratiques entraînent une destruction irréversible des pelouses.
La partie sommitale de la motte de Gourdaine est utilisée comme aire de départ de parapente. Compte tenu de la fragilité des pelouses et de leur sensibilité au piétinement, il convient de canaliser au mieux cette activité de loisirs.
