ZNIEFF 430010972
PELOUSE SUR JOZ

(n° regional: 46000063)

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DESCRIPTION

Au sein du massif jurassien, la Combe d'Ain constitue une région naturelle particulièrement diversifiée. Deux entités majeures peuvent être distinguées. La première est représentée par la vallée de l'Ain, qui traverse, selon une orientation nord-sud, des paysages au relief calcaire tourmenté, marqués par une influence méridionale croissante. L'autre composante correspond à la région des lacs, dont l'origine glaciaire a permis le développement de grandes plaines marécageuses. Des plis accentués aux pentes boisées marquent également ce paysage, auxquels s'ajoutent de hautes falaises et des barres rocheuses.

 

A Saugeot, la pelouse Sur Joz est implantée en limite sud et sud-est du bois du Gravier, dans un secteur sub-horizontal du plateau calcaire du Séquanien (Jurassique supérieur), non loin de la corniche dominant la reculée du Hérisson. Plusieurs facteurs conditionnent l’installation de groupements de pelouse sur ce site : sols généralement superficiels, réserves en eau limitées, relative pauvreté en éléments nutritifs, ensoleillement important. Dans ce secteur, les sols plutôt profonds, plus ou moins lessivés et décalcifiés en surface ont induit l’apparition d'une association acidophile à danthonie retombante. Ce groupement, relativement peu répandu dans le massif du Jura, présente un couvert dense le plus souvent dominé par le brachypode penné. Les conditions contraignantes entraînent la sélection d’une flore diversifiée et originale, riche en espèces patrimoniales. Sur cette zone, on trouve de nombreuses espèces acidophiles comme le genêt ailé, la flouve odorante ou l'agrostide capillaire. L’évolution de ces milieux tend vers une recolonisation par la forêt, ce qui se traduit par la présence de divers stades d’enfrichement. Ainsi, cette pelouse est piquetée d'arbustes isolés ou en bosquets dont le recouvrement devient grandissant.

 

Cette pelouse sèche mésoxérophile est localisée au Sud de la ZNIEFF. Elle se trouve sur une corniche au niveau de la Vierge, juste au-dessus du village de Saugeot. Des zones plus ouvertes très sèches subsistent au côté de zones de fourrés denses et de forêts de Chênes clairs riches en strate herbacée. La pelouse semble abandonnée depuis quelques années et s'enfriche. Les Chênes pubescents, les Alisiers blancs et les Tilleuls à grandes feuilles arborescents l'ont colonisé, ainsi qu'une strate arbustive assez dense de Noisetiers, de Genévriers et d'Epines noires. Aujourd'hui, l'enfrichement atteint environ 80% de sa surface et elle n'est quasiment plus connectée aux milieux herbacés secs plus au Nord. Excepté à l'Ouest, par l'intermédiaire d'un couloir herbacé et arbustif crée par l'entretien des abords d'une ligne EDF. Cette zone n'est pas actuellement incluse dans le périmètre de la ZNIEFF.

 

Ce type de milieu est favorable à l’accueil d’une faune typique, notamment parmi les insectes. Le cortège de papillons de jour se caractérise par la présence de plusieurs espèces qui recherchent des formations herbacées chaudes et plus ou moins enfrichées. L'hespérie de la mauve, en régression en France, compte parmi les plus remarquables. Toutefois, l'intérêt de ce site concernant les peuplements de papillons diurnes reste globalement assez modéré.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

D’une manière générale, ces milieux semi-naturels subissent une régression alarmante et deviennent relictuels. Le plus souvent, les menaces sont liées soit à un enfrichement suite à une déprise agricole, soit, à l’inverse, à une intensification.

 

Installées sur des milieux à degré nutritionnel plutôt faible et sur des sols généralement superficiels, les pelouses ne supportent aucune fertilisation et leur maintien passe par un entretien régulier et extensif. Sur ce site, seule une partie est soumise au pâturage ; de ce fait, de nombreuses plages envahies par les arbustes tendent à s’étendre. Les faciès typiquement thermophiles restent assez localisés. A l’inverse, certains secteurs sont soumis à des pratiques plus intensives : surpâturage (induisant un surpiétinement et une banalisation perceptible des habitats, l’apparition d’espèces nitrophiles, le développement de ronces en nappes), mise en culture, plantation d'épicéas et même extraction de matériaux au sud du secteur.

 

Compte tenu des atteintes observées, les objectifs de gestion à préconiser sont les suivants :

- procéder au défrichement hivernal des secteurs les plus envahis en veillant au maintien d'une bonne proportion de buissons (30 % du recouvrement). Les espèces à fruits ou à croissance lente seront favorisées ;

- poursuivre le pâturage en évitant toute fertilisation des pelouses ;

- stopper les plantations résineuses et procéder à l'abattage des secteurs plantés ;

- reconvertir en herbe les secteurs de cultures enclavés au sein de la zone ;

- mettre fin aux extractions de matériaux.

 

ÉTAT DE CONSERVATION GÉNÉRAL DU SITE (2014)

Le peuplement entomologique de cette pelouse sèche calcaire présente un faible intérêt excepté pour ses Lépidoptères, notamment les espèces du genre Pyrgus qui y sont présentes. La diversité entomologique semble globalement faible et cela n'est pas étranger au fait que le site soit géré intensivement par l'agriculture. On peut donc considérer que le peuplement entomologique est en mauvais état de conservation.

 

GESTION ET MENACES

L'ensemble de la pelouse est gérée intensivement; elle est pâturée par des bovins (génisses) et les regains sont fauchés. Le casse cailloux a été passé dans de nombreuses zones, sur environ 20 à 30% du site. Les zones traitées ont été replantées avec des graminées. Il semble y avoir des apports réguliers de matières organiques car la végétation semble quelque peu uniformisée.

Les pratiques agricoles intensives contribuent à uniformiser et à détruire la végétation typique des milieux secs. L a flore des pelouses sèches n'est pas adaptée aux stations trop riches en matières organiques et à une fauche répétée. Cela entraîne une banalisation du milieu par disparition des plantes hôtes des papillons patrimoniaux mais aussi une diminution de la diversité des micro-habitats favorables à la diversité des orthoptères.

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