ZNIEFF 430013882
LA SAONE DE RUPT A FEDRY

(n° régional : 39182002)

Commentaires généraux

Description

 

La vaste plaine alluviale de la Saône représente un territoire bien particulier en raison de son inondabilité. En Haute-Saône, où la dynamique fluviale reste active, la Saône présente un profil caractéristique des rivières de plaine, avec de nombreux méandres serpentant dans un lit majeur étendu. Les crues successives ont façonné le paysage au fil du temps et imposé l’occupation des sols. Les prairies inondables, constituant encore des complexes fonctionnels bien typiques, sont ainsi associées à diverses annexes alluviales et bras morts.

 

La zone englobe la majeure partie du lit d'inondation en rive droite de la Saône entre Rupt et Fédry. La délimitation se base sur la topographie et l’occupation du sol.

 

Du fait de sa taille et de sa position géographique dans le prolongement de l'axe rhodanien, cette vaste surface herbeuse est un site exceptionnel pour de nombreux oiseaux liés aux zones humides, comme halte migratoire ou lors de la reproduction. Par exemple, le courlis cendré, le tarier des prés et la rousserole turdoïde y nichent régulièrement. Par contre, le blongios nain n’a pas été revu récemment. Des colonies d’hirondelles de rivage sont installées dans les berges sableuses abruptes de la Saône. Enfin, cette zone est utilisée comme terrain de chasse par la chevêche d’Athéna et le busard des roseaux.

 

Les groupements herbacés prairiaux se répartissent selon leur position topographique (degré d’inondabilité) et le mode d’exploitation, les formes fauchées étant les plus riches : association à œnanthe fistuleuse et laîche des renards (dans les secteurs longuement inondables), formations à séneçon aquatique et brome en grappe ou à orge faux-seigle et ray-grass (aux niveaux moyens) et enfin prairie à fromental (en situation plus élevée). Divers milieux aquatiques (mares, fossés et bras secondaires) complètent la gamme des habitats. Des groupements intéressants leur sont associés, comme des petites roselières des eaux vives ou des communautés pionnières amphibies des rives exondées temporairement. La flore comprend nombre d’espèces rares, dont cinq sont protégées au plan régional (le butome en ombelle, la naïade marine, l’hottonie des marais, le stratiotès faux-aloès et la stellaire des marais).

 

Plusieurs frayères à brochet fonctionnelles sont recensées, ce qui rehausse l’intérêt écologique de cet ensemble. En outre, cette zone est favorable aux insectes (dont l’agrion de Mercure, libellule protégée) et aux amphibiens.

 

Statut de protection

 

La zone est incluse dans le site Natura 2000 « Vallée de la Saône ». En outre, elle héberge des espèces inscrites dans les arrêtés ministériels des 8/12/88, 22/06/92, 23/04/07, 19/11/07 et 29/10/09, ce qui confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent.

 

Objectifs de préservation

 

Ce vaste ensemble de zones humides joue le rôle d’un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d’amélioration de la qualité de l’eau (filtration physique des matières en suspension et auto-épuration des eaux de surface), de régulation du débit (champ d’expansion des crues et soutien en période d’étiage) et de limitation de l’érosion.

 

La gestion traditionnelle (fauche et pâturage extensif) a contribué à créer une mosaïque d’habitats semi-naturels riches et diversifiés. La préservation durable de cette zone est liée au bon fonctionnement hydrologique et à l’intégrité des milieux, dans le cadre plus général du Contrat de Vallée Inondable, dont une nouvelle phase est en cours d’élaboration. Il convient donc de conserver :

- la fonctionnalité des systèmes latéraux (pas de drainage ni de remblaiement). Des travaux de restauration de frayères à brochet ont ainsi été entrepris ;

- la végétation riveraine et les prairies inondables. En limite du site, où l’on observe une peupleraie et un morcellement par les cultures, une reconversion progressive vers un usage prairial serait souhaitable ;

- les pratiques agricoles extensives (limitation des intrants, retard de fauche).

Commentaires sur la délimitation
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