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DESCRIPTION
L'Ognon, dans la partie aval de son cours, s'écoule au sein d'une vallée élargie, où il décrit de larges et nombreux méandres entre les plateaux calcaires de Haute-Saône et les avant-monts du Jura. Juste en amont de Marnay, la plaine alluviale de l'Ognon est particulièrement représentative de ce type de basse vallée où prairies inondables, bras morts, mare et ripisylves se révèlent d'une grande richesse biologique dans un remarquable cadre paysager.
Essentiellement fauchées, les prairies humides sont typiques et leur état de conservation est remarquable. Leur composition floristique reflète leur position topographique (degré d'inondabilité) et leur mode d'exploitation. L'intérêt botanique est surtout marqué par la présence d'espèces adaptées à ces conditions particulières, pour la plupart en régression à l'échelon national suite à la réduction de leurs habitats. La présence dans les mortes de la naïade marine, plante aquatique protégée vient renforcer cet intérêt. Cette espèce assez rare, au comportement pionnier, se trouve dans les eaux calmes et assez profondes.
Le site est particulièrement remarquable sur le plan faunistique, la diversité de structure de ces vastes zones humides en faisant un site d'accueil privilégié pour des oiseaux en période d'hivernage, de migration ou de reproduction comme l'hirondelle de rivage qui creuse son nid dans les berges meubles abruptes de l'Ognon. La couleuvre d'Esculape et la couleuvre verte et jaune, protégées en France, sont recensées et trois espèces d'amphibiens protégés utilisent les milieux aquatiques (mortes et mare) pour leur reproduction. Ces biotopes sont également favorables à l'agrion de mercure : cette demoiselle prioritaire au niveau européen, en raréfaction, caractérise les eaux courantes et claires en milieu ensoleillé. Témoignant de la richesse en insectes, le vespertilion d'Alcathoe et le grand rhinolophe exploitent constamment ce secteur pour leur alimentation durant la bonne saison.
Les ruisseaux, mortes et secteurs longuement inondables constituent des zones refuge pour les poissons en période d'inondation et des frayères pour le brochet. La raréfaction des sites favorables à sa reproduction entraîne une régression généralisée de cette espèce. Bien qu'elle soit en amélioration, la qualité de l'eau reste plutôt moyenne, avec des teneurs en nitrates et micro-polluants trop élevées.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit tout acte de destruction vis-à-vis des espèces et de leur milieu (arrêtés des 29/09/09, 8/12/88, 22/06/92, 23/04/07 et 19/11/07).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Ce vaste ensemble de zones humides joue le rôle d'un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d'amélioration de la qualité de l'eau (filtration physique des matières en suspension et auto-épuration des eaux de surface), de régulation du débit (champ d'expansion des crues et soutien en période d'étiage) et de limitation de l'érosion.
La préservation durable de cette zone est liée au bon fonctionnement hydrologique et à l'intégrité des milieux. Il convient donc de conserver :
- la fonctionnalité des systèmes latéraux (pas de drainage ni de remblaiement),
- les prairies inondables (trop souvent converties en cultures ou peupleraies) et la végétation riveraine,
- les pratiques agricoles extensives (limitation des intrants, retard de fauche).
En outre, les activités de loisirs devraient être organisées de façon à éviter des modifications importantes du milieu.
Le contrat de rivière en cours a pour objet de mener une politique de gestion cohérente à l'échelle de l'hydrosystème et du bassin versant.
