ZNIEFF 430015367
PELOUSES DU ROUTEAU ET FONTAINE BATAILLE

(n° regional: 14202002)

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DESCRIPTION

Entre les vallées du Doubs et de l'Ognon, le secteur des Avants-Monts constitue une zone de transition entre les plateaux de Haute-Saône et les plis accusés du Jura externe. A proximité immédiate du petit massif cristallin de la Serre, les pelouses du Routeau s'inscrivent au sein de ces collines et plissements calcaires, sur un coteau orienté à l'ouest. Une source est aménagée en fontaine en contrebas.

 

La formation végétale dominante est une pelouse sèche : ce type de végétation herbacée rase supporte des sols superficiels, voire squelettiques, dont le degré nutritionnel et les réserves hydriques sont plutôt faibles. Plus ou moins enfrichée par endroits, la pelouse calcaire est ici entrecoupée de fruticées, haies et bosquets. L'évolution naturelle conduit à des stades de recolonisation de la forêt (de type chênaie-charmaie). Sur la partie haute, les affleurements rocheux sont nombreux, ainsi que dans l'ancienne carrière à l'entrée du site, où l'environnement est très minéral. Les conditions écologiques contraignantes sélectionnent tout un cortège de plantes inféodées à ces milieux. La pelouse mésophile à brome dressé héberge notamment le trèfle strié, assez rare et localisé, bénéficiant de ce fait d'une protection au plan régional ; les stations de cette espèce discrète sont disséminées sur les coteaux marneux des environs de Dole, dans le Revermont et en Petite-Montagne. Les groupements spécifiques des dalles rocheuses, quant à eux, sont dominés par diverses espèces d'orpins.

 

Comme la plupart des pelouses sèches assez vastes, ce site est attractif pour les reptiles : cinq espèces - toutes protégées - sont représentées. Il faut noter en particulier l'existence d'une population de lézard vert, assez rare dans la région. Cette espèce, en régression, affectionne les structures herbacées alternant des plages rases ou plus hautes, entrecoupées de buissons. Plusieurs oiseaux remarquables sont également recensés. L'engoulevent d'Europe, la pie grièche écorcheur, l'alouette lulu (nicheuse sur le site) sont liés à des milieux plutôt secs et, pour les deux premiers, riches en gros insectes. Les effectifs de ces oiseaux sont en forte régression en Europe suite à la raréfaction de leurs biotopes de reproduction et d'alimentation. Ces pelouses hébergent en outre de nombreuses espèces d'insectes (criquets à ailes colorées, mante religieuse, lucane cerf-volant).

 

STATUT DE PROTECTION

Ce secteur est inclus dans la zone Natura 2 000 " Forêt de la Serre " et bénéficie d'un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (accès autorisé uniquement aux piétons). En outre, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 17/04/81, 22/06/92 et 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

En l'absence d'entretien (déprise agricole), la principale menace affectant le site se traduit par l'embroussaillement de la pelouse. La fermeture du milieu ayant limité l'intérêt paysager des hauteurs du Mont, il serait judicieux de retrouver une perspective à 360 °grâce à des mesures de gestion adaptées : travaux préalables de débroussaillage et de coupe sélective, puis pâturage extensif et/ou fauche tardive avec exportation. Le maintien d'une structure végétale globalement aérée, ponctuée de buissons et de feuillus serait la plus favorable à une biodiversité maximale. De plus, la progression d'espèces à tendance envahissante doit être contrôlée : renouée du Japon vers la Fontaine Bataille et brachypode penné, graminée très sociale, dans la pelouse. Des pins noirs (essence introduite) ayant été plantés par endroits, il convient d'en surveiller l'extension voire même de les éliminer. Par ailleurs, tout dépôt doit être proscrit dans l'ancienne carrière.

Ces milieux relictuels sont également remarquables en tant qu'élément d'un réseau, dans la mesure où ils autorisent des échanges de populations. Leur préservation à l'échelle du nord Jura est donc primordiale.

 

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