ZNIEFF 430015568
PELOUSES ET FRICHES DE SOUS LES COTES ET EN CONDAMINE

(n° régional : 46484027)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La Combe d'Ain constitue une vaste unité limitée à l'est par le plateau de Chatelneuf, au nord par celui de Champagnole, à l'ouest par celui de Lons-le-Saunier et au sud par la Petite Montagne. Façonné par les glaciers qui ont envahi la région, son modelé caractéristique comprend de multiples formes de relief : buttes témoin, moraines glaciaires, terrasses, combes… Les dépôts morainiques, la présence de calcaires durs ou marneux ont souvent permis l'installation de pelouses, type de végétation très intéressant en Franche-Comté.

 

A l'aval de Pont-de-Poitte, "Sous les Côtes", l'Ain a profondément entaillé les matériaux marneux du plateau et ce coteau a conditionné la venue d'une mosaïque végétale complexe, les formations humides (dépressions humides à molinie, à typha et lycope, taillis de bouleau) s'imbriquant à des pelouses. Ces dernières sont d'un type particulier car le sol très humide en hiver et au printemps s'assèche en surface au cours de l'été. Ce fort contraste hydrique induit alors l'installation d'une pelouse méso-hygrophile à plantain serpentin et tétragonolobe. Elle se caractérise par certaines espèces remarquables comme le thésium divariqué, la brunelle à grandes fleurs ou la siglingie couchée. Excepté sur le secteur sud, l'abandon a malheureusement laissé peu de place aux pelouses au profit d'un boisement progressif. En Condamine, le plateau est dominé par une butte calcaire ; les réserves en eau sont faibles n'autorisant que la venue d'une pelouse mésophile. Fréquemment, le calcaire apparaît et des groupements pionniers à sedum apparaissent.

 

La diversité floristique et structurale de cet ensemble est très favorable à la faune vertébrée : milan royal, alouette lulu, pie grièche grise et écorcheur, lézard vert en sont les éléments les plus rares. En même temps, il convient de considérer qu'entre la Petite Montagne et la Combe d'Ain, le lac de Vouglans joue une fonction essentielle de connexion en raison de la présence de pelouses sur les versants qui le dominent de Pont de Poitte à Cernon. C'est le cas pour les insectes. Des investigation conduites, il ressort la présence de plusieurs espèces remarquables dont trois papillons protégés en France. Sous les Côtes, si le statut de la bacchante demeure favorable en raison de l'alternance de plages enherbées, de zones de buissons et de lisières claires, la situation de l'azuré de la Croisette est compromise car l'espèce est liée aux secteurs ouverts et à la présence de la gentiane croisette. En fait, la colonisation massive par des essences arborescentes se révèle défavorable pour les deux espèces. En Condamine, l'entretien par le pâturage instaure une situation favorable pour l'azuré du serpolet.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection de l'espace n'a été mise en place en dehors des dispositions de la loi Littoral qui s'appliquent au lac de Vouglans. Par ailleurs, les arrêtés ministériels des 22.06.92, 17.04.81, 6.05.07 et 19.11.07 assurent la protection de certaines espèces de flore, insectes, reptiles et oiseaux et de leur biotope.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Installées sur des milieux à degré nutritionnel plutôt faible et sur des sols généralement superficiels, les pelouses ne supportent aucune fertilisation et leur maintien passe par un entretien régulier et extensif.

Sous les Côtes, la présence d'une décharge toujours en activité peut menacer le site. Toutefois, le véritable enjeu est la restauration de pratiques agropastorales extensives. En effet, cet objectif reste un point essentiel pour la conservation de ce site menacé à très court terme. Au vu de la topographie chahutée, un pâturage par des animaux de race rustique offre les meilleures garanties de résultat à condition d'une maîtrise foncière. La situation en bordure du Lac de Vouglans rend possible l'intervention du Conservatoire du littoral. Dans la phase initiale de restauration, l'action des animaux pourra être couplée avec un défrichement raisonné des secteurs les plus enfrichés, l'objectif étant de conserver un taux de recouvrement de 30 % par les fourrés. En Condamine, la poursuite d'un pâturage régulier et extensif doit permettre de garantir l'intérêt du secteur.

 

 

 

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