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DESCRIPTION
Au nord et au nord-ouest de Dole, plusieurs collines ponctuent la plaine et apportent une diversification de relief correspondant aux Avant-Monts du Jura. Dans ce secteur des monts dolois, les faciès calcaires affleurants datent des âges géologiques Callovien et Bathonien (Jurassique moyen) et les sommets sont généralement occupés par des pelouses.
Le Mont Joly s’inscrit en situation périurbaine à proximité de l’agglomération doloise, dans un contexte dominé par des cultures intensives et des forêts. Une pelouse sèche occupe la partie sommitale et les versants de cette éminence culminant à près de 300 mètres. Ce type de formation végétale herbacée plutôt rase se développe à la faveur de sols superficiels, voire squelettiques et discontinus, dont le degré nutritionnel et les réserves hydriques sont assez faibles. En effet, l’eau s’infiltre très rapidement dans ces sols calcaires perméables. Ces conditions sévères entraînent la sélection d’un cortège floristique tout à fait original, composé d’espèces inféodées aux milieux secs, capables de supporter un manque d’eau, un sol pauvre en nutriments et un fort ensoleillement. Les associations dominantes de ces pelouses méso-xérophiles (moyennement à très sèches) sont caractérisées par le brome dressé et la fétuque de Léman. Leur intérêt patrimonial se révèle particulièrement élevé avec une forte proportion d’espèces xérophiles et d’affinité méditerranéenne, dont plusieurs sont protégées à l’échelon régional ; la gesse à fruits ronds est inféodée aux prairies sèches calcaires, où elle trouve son optimum au pied des buissons qui parsèment ces pelouses, alors que la saxifrage granulée apparaît sur des secteurs décalcifiés.
La dynamique naturelle de ces milieux tend vers une recolonisation de la forêt mésophile, comme en témoigne la présence de différents stades d’évolution (ourlets thermophiles, fourrés).
Sur le plan faunistique, ce type de milieu est particulièrement favorable à de nombreux insectes ; le cortège de papillons de jour comprend plusieurs espèces liées à ces biotopes chauds et secs, en régression, parmi lesquelles l’azuré des cytises, les hespéries des potentilles et des sanguisorbes. De plus, cette mosaïque d’habitats hétérogènes héberge de nombreux reptiles, oiseaux et mammifères qui y trouvent des zones refuges. Parmi les oiseaux, l’alouette lulu (typique des pelouses sèches buissonneuses) et le tarier pâtre sont mentionnés.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/10/09 et 22/06/92).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
D’une manière générale les pelouses sont des milieux relictuels et en régression. Sur cette zone, l’abandon des pratiques agricoles se traduit par une extension progressive des buissons (cornouiller sanguin, troène). L’enfrichement se trouve ainsi bien avancé sur les flancs des coteaux.
Par ailleurs, d’autres types d’atteintes sont constatées : présence de carrières à proximité, extension des cultures intensives en périphérie immédiate de la zone, feux de friche (qui ont entraîné la disparition des espèces fragiles au profit du brachypode penné, graminée sociale au fort pouvoir colonisateur), ou encore utilisation d’herbicides pour le tracé de sentiers, ce qui a induit une banalisation de la flore.
Différentes mesures de gestion peuvent ainsi être recommandées :
- restauration puis entretien raisonné des pelouses afin de prévenir leur embroussaillement. A cet effet, la poursuite de pratiques pastorales extensives et l’absence de fertilisation sont à préconiser ;
- canalisation des promeneurs et encadrement des activités de loisirs, afin de minimiser les causes de dérangement et les aménagements.
Compte tenu de l’intérêt de cette zone, l’instauration d’une protection réglementaire s’impose.
