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Commentaire général
Le site de Grand Bois et le Haut Bois, au nord-ouest de la Haute-Saône, s’étend sur les communes d’Autet, Membrey, Savoyeux et Vaite, pour une superficie totale de près de 400 ha. Ce vaste complexe forestier repose sur un socle de calcaires du Jurassique supérieur (visibles à l’affleurement au sud et à l’est du massif), recouvert dans sa quasi-totalité par des formations superficielles de limons des plateaux. Au nord-est, la forêt recouvre d’anciennes terrasses alluviales de la Saône où se développent des sols hydromorphes. La nature des couches géologiques est à l’origine d’un relief assez peu marqué. À la faveur des calcaires, deux combes, l’une orientée nord-est (Combe Roland) et l’autre au sud (vers la carrière), apportent un peu de mouvement dans ce paysage où l’altitude varie de 199 à 263 m.
La situation géographique de cet ensemble forestier, non loin de la vallée de la Saône, l’altitude et la nature des formations du sous-sol sont à l’origine de communautés végétales forestières typiques de l’étage collinéen. Les forêts à base de chênes, de charme et de hêtre dominent sur une bonne partie de la surface, présentant cependant des variations en fonction du taux d’acidité du sol et de sa profondeur. Sur les affleurements calcaires, au sud et à l’est du massif, la chênaie-charmaie calcicole s’ouvre sur des pelouses sèches, réduites en surface, parfois plus ou moins enfrichées ; la transition est assurée par des ourlets thermophiles encore bien représentés. Ailleurs, les sols légèrement désaturés accueillent des hêtraies-chênaies-charmaies neutrophiles à acidiclines, voire acidiphiles dans les secteurs où la couche limoneuse est la plus épaisse. La flore des sous-bois y offre quelques espèces intéressantes soit parce qu’elles se situent en limite de leur aire de répartition comme la laîche poilue, soit par leur bonne représentativité (Orchidacées). Au nord-est, les terrasses alluviales, souvent imperméables, génèrent des conditions propices au développement d’une végétation liée à la présence de l’eau : chênaie-charmaie à stellaire sur les larges replats où les sols se ressuient une partie de l’année, aulnaie marécageuse dans les situations les plus engorgées.
L’ensemble de ce massif compte bon nombre de clairières, en voie de recolonisation aujourd’hui ou occupées par des prairies. Quelques petites mares forestières complètent l’inventaire des habitats du site, accueillant une végétation spécifique.
La faune n’est pas en reste dans ce paysage forestier. Le crapaud sonneur à ventre jaune, inscrit comme « vulnérable » sur la liste rouge des espèces d’amphibiens menacés en France et protégé au niveau national (art. 2) trouve ici un habitat favorable. Il en est de même pour les tritons palmé et alpestre, également protégés en France (art. 3) et les grenouilles rousse et commune. La diversité des habitats est également favorable à la couleuvre à collier, protégée en France et, parmi les oiseaux, au pouillot siffleur. Inscrit comme « vulnérable » sur la liste rouge des oiseaux menacés ; il est protégé en France de même que la locustelle tachetée.
Statut de protection
Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site. Cependant, la présence de 6 espèces animales protégées en France assure la protection de cette zone ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêtés ministériels du 23.04.07, du 19.11.07 et du 29.10.2009).
Objectifs de préservation
Les principales menaces qui affectent le site concernent l’augmentation des plantations monospécifiques résineuses et la fermeture progressive des petits milieux associés que sont les rares pelouses et les mares.
La préservation des habitats des Grand Bois et Haut Bois et des espèces qui les composent passe prioritairement par la maîtrise de la gestion sylvicole vers une gestion raisonnée en utilisant les essences feuillues locales. Le maintien en état des milieux associés passe par des opérations de défrichement manuel épisodiques.
