ZNIEFF 430020064
TÊTE DE MONT-AUBERT

(n° régional : 44000056)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Aux confins de la Haute-Marne et de la Bourgogne, les plateaux calcaires occidentaux de la Haute-Saône sont soumis aux influences des régions limitrophes sur le plan biogéographique. Dans ce secteur au relief doux, l'activité agricole reste importante. Les paysages ouverts sont dominés par les cultures intensives, entrecoupées de quelques prairies et boisements.

A l'est de Pierrecourt, la Tête du Mont-Aubert s'étend sur un versant orienté à l'ouest en limite des vastes bois de l'Hospice et du Fracherot. L'intérêt tout particulier de cette zone est lié à la nature du substrat géologique. En effet, des affleurements marneux imperméables sont à l'origine de suintements qui conditionnent la venue de plusieurs habitats très originaux. Ainsi, ce secteur des Murots montre, sur un espace restreint, toute la variété des systèmes marneux, ce qui lui confère un intérêt remarquable : sources et mare en amont, hébergeant une végétation caractéristique associée, roselière, prairie humide à molinie sur argile, pelouse marnicole mésophile et prairie de plaine à fourrage (caractérisée par le fromental). Ces habitats ouverts sont complétés par des boisements de type hêtraie neutrophile à aspérule, des haies, buissons de genévriers, bosquets et ourlets thermophiles.

La végétation de ces prairies et pelouses marnicoles est inféodée à des conditions très contraignantes sur le plan hydrique, montrant une alternance de conditions d'engorgement temporaire puis de sécheresse au cours de l'année. Ainsi, le cortège floristique comprend des espèces calcicoles et héliophiles peu représentées en Haute-Saône, dont une est protégée dans la région. Parmi ces éléments, il faut notamment retenir la présence de la tétragonolobe maritime et de la laîche de Host. La végétation de la mare se distingue par le développement de Characées, algues vertes évoluées croissant dans des eaux peu riches en éléments nutritifs.

Bien que la superficie du site soit relativement restreinte, la faune trouve dans cette mosaïque de milieux naturels une structure du paysage propice à sa reproduction. Le cortège entomologique est bien typé et diversifié. Parmi les 25 espèces de papillons de jour inventoriés, il faut souligner la présence de l'azuré des cytises et du damier de la succise. Protégé au plan national, ce dernier est caractéristique des pelouses marnicoles et subit une régression en lien avec celle de ses habitats. Sa présence est conditionnée à celle de la succise des prés, plante-hôte des chenilles. Parmi les oiseaux et les batraciens, l'alouette lulu (recherchant des milieux ouverts buissonnants) et le crapaud sonneur à ventre jaune (qui se reproduit dans des micro-habitats aquatiques parfois temporaires) constituent les éléments les plus remarquables.

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/10/09, 22/06/92, 62304/07 et 19/11/07).

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Ce secteur ne semble pas menacé par l'enfrichement ; par contre, des travaux de drainage, le surpâturage éventuel et l'intensification des prairies entraîneraient une baisse de la diversité floristique au détriment de la richesse entomologique. Le maintien de la gestion actuelle doit donc être préconisé, et notamment l'absence de fertilisation ; celle-ci est favorable à une bonne richesse floristique et faunistique. La préservation des éléments structurants du paysage (comme les haies) est un paramètre important.

Le maintien du bon état des habitats aquatiques est lié à l'absence de perturbation.

Commentaires sur la délimitation
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