ZNIEFF 430020099
BERGES DE LA SAÔNE AU GRAND PRÉ ET A LA CORNÉE

(n° regional: 39182019)

General comments

Description

 

La vaste plaine alluviale de la Saône représente un territoire bien particulier en raison de son inondabilité. En Haute-Saône, où la dynamique fluviale reste active, la Saône présente un profil caractéristique des rivières de plaine, avec de nombreux méandres serpentant dans un lit majeur étendu. Les crues successives ont façonné le paysage au fil du temps et imposé l’occupation des sols. Les prairies inondables, constituant encore des complexes fonctionnels bien typiques, sont ainsi associées à diverses annexes alluviales et bras morts. Les groupements végétaux liés à ces écosystèmes restent remarquables et, pour certains, relictuels à l’échelle de la France. Leur intérêt est notamment marqué par la présence d’un cortège d’espèces adaptées à ces conditions particulières, en régression à l’échelon national suite à la réduction de leurs habitats.

 

A Mercey-sur-Saône, le contexte paysager est dominé par des prairies humides à mésophiles fauchées ou pâturées. En bordure de rivière, la ripisylve de type aulnaie-frênaie est discontinue. De part et d’autre du canal-tunnel de Savoyeux (dérivation d’un méandre bien prononcé), la Saône conserve un dynamisme bien actif. Sur ce tronçon, l’érosion conduit à la formation de berges sableuses abruptes. La délimitation de la zone au Grand Pré et à la Cornée englobe les secteurs les plus propices à l’accueil d’une colonie d’hirondelles de rivage.

 

L'espèce n'est pas considérée comme particulièrement menacée, mais les milieux naturels propices à sa reproduction deviennent exceptionnels en Franche-Comté. Aujourd'hui, faute de berges abruptes générées par le dynamisme des cours d'eau, elle s'installe dans les fronts de taille de sablière ; cependant, le maintien des colonies reste précaire dans ces sites non pérennes. L’hirondelle de rivage creuse son nid en forant horizontalement dans les berges. Très inféodée à l’eau, elle forme des vols importants tout près de la surface des plans et cours d’eau pour chasser les insectes. C’est l’une des plus petites espèces d’hirondelles, au vol rapide et aisé. Elle est entièrement brune dessus, avec un ventre blanc et un collier brun sur la poitrine. Cet oiseau hiverne en Afrique occidentale tropicale. Au printemps et à l’automne, des individus migrateurs nichant plus au nord sont susceptibles de faire étape dans la vallée de la Saône. En 2008, la zone a probablement abrité la reproduction du Vanneau huppé, oiseau en danger sur la liste rouge Franc-Comtoise des espèces menacées.

 

En outre, les habitats alluviaux sont favorables aux insectes. Sur la zone, au sein d’un cortège de douze libellules, on retiendra la présence du gomphe très commun, prioritaire dans la région, où il apparaît assez localisé. Enfin, des secteurs longuement inondables sont susceptibles de constituer des frayères à brochet.

 

Statut de protection

 

La zone est incluse dans le site Natura 2000 « Vallée de la Saône ». En outre, elle héberge des espèces inscrites dans les arrêtés ministériels des 8/12/88, 22/06/92 et 29/10/09, ce qui confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent.

Objectifs de préservation

 

Le vaste ensemble du lit majeur joue le rôle d’un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d’amélioration de la qualité de l’eau (filtration physique des matières en suspension et auto-épuration des eaux de surface), de régulation du débit (champ d’expansion des crues et soutien en période d’étiage) et de limitation de l’érosion.

 

La pérennité de la colonie d’hirondelles de rivage est liée à la préservation du dynamisme fluvial et des possibilités de divagation du cours d’eau. Toute artificialisation des berges est donc à proscrire impérativement.

 

Pour les insectes, la prise en compte d’espèces comme le gomphe très commun passe par une approche paysagère à l’échelle du bassin de la vallée de la Saône. Bien que cette espèce présente une écologie assez large, elle se révèle toutefois sensible aux opérations de recalibrage et d’endiguement. Ces orientations s’inscrivent plus largement dans les objectifs du Contrat de Vallée Inondable, dont une nouvelle phase est en cours d’élaboration.

Comments on the delimitation
No information available