ZNIEFF 430020122
ETANG RECHAL

(n° regional: 35000037)

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DESCRIPTION

La région naturelle limitrophe entre la Haute-Saône et le Territoire de Belfort se caractérise par un relief mollement vallonné, un réseau hydrographique dense et un sous-sol imperméable composé d’alluvions recouvertes de limons. Ces spécificités ont favorisé l’implantation d’étangs à vocation piscicole.

 

Sur la commune de Coisevaux, à l’est d’Héricourt, l’étang Rechal est situé en aval d’une série de trois plans d’eau creusés en enfilade au fil d’un ruisseau affluent de la Lizaine. Implantés en limite sud d’un vaste massif boisé, ces étangs forment un ensemble interconnecté sur les plans hydrologique et fonctionnel. Leur faible profondeur et l’absence de gradient thermique autorisent le développement de la végétation sur toute la hauteur d’eau. La gestion traditionnelle a permis l’installation d’écosystèmes de grande valeur biologique.

 

En général, la végétation des étangs présente une zonation caractéristique, de la pleine eau vers les berges : les plantes aquatiques puis amphibies se répartissent en ceintures concentriques selon leurs exigences écologiques (gradient d’humidité). L’étang Rechal étant fortement marqué par les activités humaines, une grande proportion du linéaire des berges est entretenue et aménagée pour la pêche. Seule la queue d’étang reste relativement naturelle : une petite roselière à phragmite s’y développe, relayée à l’extérieur par des boisements humides et marécageux de type saulaie à saule cendré et aulnaie marécageuse. Ces conditions particulières sont favorables à l’installation de plantes à caractère patrimonial, telles que la laîche faux-souchet, protégée au plan régional, et le pâturin des marais. Les touffes robustes de laîche faux-souchet, aux longs épis retombants caractéristiques, prospèrent dans les bordures et queues d’étangs, habitat auquel cette espèce est strictement inféodée. Le pâturin des marais, quant à lui, est une graminée des sols humides à mouillés supportant des inondations prolongées au printemps (prairies humides, aulnaies, berges de cours d’eau et d’étangs). Sa distribution est vraisemblablement sous-estimée, du fait de sa ressemblance avec le pâturin des champs. Toutefois ces deux espèces pâtissent des modifications des pratiques de gestion des étangs.

 

Sur le plan faunistique, ce site offre de bonnes conditions de reproduction à diverses espèces d’amphibiens, toutes protégées, telles que la salamandre tachetée et le triton ponctué (ce dernier est en déclin dans la région). En effet, l’humidité constante, l’imbrication de milieux aquatiques et forestiers sont autant de facteurs propices à l’installation de ces espèces qui fréquentent les boisements environnants lors de la phase terrestre de leur cycle.

 

D'un point de vue entomologique, l'étang est composé de berges très anthropisées car elles sont tondues fréquemment. Il apparaît également important de signaler une colonisation récente et assez avancée d'une espèce invasive originaire de l'Est américain : Pectinella magnifica (Bryozaire). La gestion à apporter dans ce contexte prévoit d'éviter de tondre une partie des berges afin de laisser les végétaux fleurir et permettre aux insectes floricoles de pouvoir se nourrir. Ces insectes floricoles sont également la base du régime alimentaire des odonates. Ici, l'état de conservation du peuplement d'insectes est considéré comme étant moyen.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92, 19/11/2007 et 29/11/09).

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

Outre leur fonction d’habitat quasi-exclusif d’un certain nombre d’espèces rares et menacées, les étangs jouent un rôle important dans l’atténuation des pics de crue à l’aval (stockage des eaux de pluie) et de régulation des nutriments (lagunage).

 

La préservation de l’intégrité des habitats et de la qualité de l’eau, associée au contrôle du fonctionnement hydrologique, est garante d’une bonne fonctionnalité écologique. La pérennité des habitats et des espèces est liée à la préservation de pratiques de gestion traditionnelles : limitation de l’artificialisation des rives, conservation et entretien respectueux des ceintures végétales actuelles. En particulier, la laîche faux-souchet et le pâturin des marais sont potentiellement sensibles à toute modification des milieux. Il faut noter que les berges de cet étang sont largement artificialisées (végétation tondue), ce qui limite les potentialités écologiques du site.

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