Commentaire général
Au nord-ouest de la Haute-Saône, ce grand massif boisé, de près de 465 ha, occupe partiellement les territoires de 5 communes de la vallée de la Saône. Inclus dans un très vaste complexe forestier du bassin d’effondrement de la Saône, il se présente sous la forme d’un grand plateau, entaillé plus ou moins profondément par des thalwegs ou des vallons. Le fond de ces derniers est occupé par des cours d’eau, à débit plus ou moins permanent, alimentant parfois des étangs comme c’est le cas pour l’Étang Longelot, au sud-est du site, et l’Étang Laurent, au nord-ouest alimenté par le ruisseau qui trouve sa source à la Fontaine Caillou. Le socle sur lequel repose le site est constitué de calcaires du Jurassique supérieur, mais complètement recouverts ide formations superficielles : limons des plateaux ou alluvions anciennes formant les terrasses de la Saône. L’altitude y varie de 198 à 252 m.
Malgré cette altitude, les milieux naturels qui composent ce vaste massif forestier présentent quelques particularités, comme une tourbière à l’Étang Longelot. Son cortège floristique est certes très appauvri par rapport à des tourbières montagnardes, mais il n’en recèle pas moins quelques raretés pour le secteur comme le trèfle d’eau, les laîches étoilée, noire et filiforme, cette dernière inscrite sur la liste rouge des espèces menacées en Franche-Comté, la petite scutellaire ou encore la violette des marais et des sphaignes.
Le reste du massif forestier n’en est pas moins intéressant. Les sols les plus pauvres accueillent des groupements acidiphiles. Lorsque la couverture limoneuse est moins épaisse, les conditions édaphiques sont favorables au développement de groupements forestiers acidiclines à neutrophiles. Les aulnaies marécageuses et les aulnaies-frênaies attestent de la présence de l’eau, variable selon la saison, le relief et le type de sol. Les formations imperméables, riches en argiles, accueillent la chênaie à molinie, autre groupement assez peu fréquent dans la région. Ces milieux comptent un bel éventail de plantes d’intérêt patrimonial ou peu fréquentes à cette altitude : osmonde royale, protégée en Franche-Comté, fougères dilatée et des montagnes, blechne en épi, dryoptéris écailleux, prêle des bois, nivéole, Trichocolea tomentolla…
La faune n’est pas en reste. L’abondance de ruisselets et autres sources, mais également les étangs sont des refuges formidables pour le crapaud commun et la grenouille rousse, mais surtout pour le sonneur à ventre jaune, inscrit comme « vulnérable » sur la liste rouge des espèces d’amphibiens menacés en France et protégé au niveau national, ou encore pour le chabot, inscrit sur l’annexe II de la Directive Habitats-Faune-Flore. Le prione tanneur, coléoptère peu commun en Franche-Comté, a été observé sur le site, de même que le pic mar, mais aussi l’orvet, tous deux protégés en France.
Statut de protection
Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site. Cependant, la présence de 4 espèces végétales et animales, protégées en Franche-Comté ou en France assure la protection de cette zone ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêtés ministériels du 22.06.92, du 19.11.07 et du 29.10.2009).
Objectifs de préservation
Les principales menaces qui affectent le site concernent l’augmentation des plantations monospécifiques résineuses.
La préservation des habitats du Bois des Etangs Longelot et Laurent et des espèces qui les composent passe prioritairement par la maîtrise de la gestion sylvicole vers une gestion raisonnée en utilisant les essences feuillues locales. Afin de conserver des biotopes favorables aux poissons et autres batraciens et reptiles d’intérêt patrimonial, le maintien en bon état des étangs et petites zones humides nécessite des précautions (produits phytosanitaires, empoissonnement).
Nous nous sommes appuyé sur les limites artificielles : chemin, layons, pour englober les zones humides du secteur.