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DESCRIPTION
En bordure nord-occidentale du plateau calcaire dubisien, le relief est fortement marqué par le faisceau bisontin. Cette étroite bande anticlinale de quelques kilomètres de large et de 60 km de long, disloquée, plissée et faillée, participe à l'encaissement de la vallée du Doubs. Les versants aux expositions très diverses sont essentiellement boisés, avec localement de belles falaises et d'impressionnants éboulis naturels. A l'aval de Besançon, la vallée s'ouvre progressivement sur des plaines alluviales, encadrées par un relief vallonné. En rive droite de la boucle du Doubs de Thoraise, la rivière butte contre un coteau, constitué de matériaux marno-calcaires. L'utilisation agricole extensive d'une partie de ce versant a favorisé l'expression d'une pelouse d'un grand intérêt écologique et paysager.
D'une manière générale, les pelouses constituent un type de végétation herbacée très intéressant en Franche-Comté, installée sur des sols assez superficiels à degré nutritionnel peu élevé et aux réserves hydriques faibles. Dans notre région, de nombreuses catégories de pelouses ont pu être mises en évidence, les facteurs principaux de différenciation étant liés au climat (températures et pluviométrie) et aux propriétés du sol (disponibilité en eau et en éléments nutritifs pour la croissance des plantes). Malgré leur capacité à accueillir de nombreuses espèces patrimoniales, ces milieux sont toutefois très menacés à l'heure actuelle par deux phénomènes principaux. L'un concerne l'urbanisation qui cherche à investir les coteaux ensoleillés propices à ces pelouses et l'autre correspond à la déprise agricole qui tend à délaisser ces terres moins productives, qui reprennent alors plus ou moins rapidement une dynamique forestière.
A Grandfontaine, le pâturage du coteau marneux, imperméable et soumis à de forts contrastes hydriques saisonniers, a donné lieu à une variante marnicole des pelouses mésophiles calcicoles, correspondant à la pelouse à plantain serpentant et tétragonolobe à siliques. D'intérêt européen, cette formation montagnarde abrite ici une flore remarquable. Le spiranthe d'automne et la pédiculaire des forêts, strictement protégés en Franche-Comté, peuvent y être rencontrés, aux côtés des rares dorycnie herbacée, cytise couché et trèfle étalé. Ce coteau est également agrémenté de quelques zones de suintements, issues d'une érosion continuelle, et de fourrés de genévriers. Enfin, l'insuffisante pression de pâturage sur les endroits les plus pentus et sur la partie supérieure du coteau se traduit localement par un enrichissement en espèces d'ourlet et par un développement en nappe de jeunes prunelliers et de ronciers. Cette petite mosaïque de milieux est certainement très favorable aux insectes, bénéficiant des lisières existant entre les bois clairs, de pin sylvestre et de bouleau, la pelouse marnicole et la pâture mésophile en contrebas. La présence d'îlots de buissons, de hautes herbes et le caractère thermophile de ce coteau bien exposé sont autant d'autres éléments susceptibles de satisfaire ces espèces.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de deux plantes protégées régionalement par l'arrêté du 22.06.92 assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu.
OBJECTIFS DE PRÉSERVATION
La gestion conservatoire de ce site consiste à poursuivre le pâturage extensif actuel, sans recourir à des épandages qui contribueraient à appauvrir la flore. Par ailleurs, il convient de surveiller la colonisation ligneuse par les genévriers et les pins, qui ont déjà formé des bosquets dans les endroits non entretenus. Enfin, rappelons que la plantation de résineux sur les pelouses doit être proscrite, sachant que de toute façon la minceur et l'humidité des sols, pendant une partie de l'année, la rendent inadaptée.
La zone peut être considérée en bon état de conservation mais la pression de pâturage semble élevée; cela permet de contrôler l'enfrichement mais a une influence sur les 2 espèces ligneuses (Lotus herbaceus er Cytisus hirsutus) très abroutis. Elles ne semblent pas en souffrir pour l'instant.
Cette Z.N.I.E.F.F est délimitée selon la répartition de la pelouse marnicole.
